Le maire de Bucarest en détention provisoire
La fin de la semaine a apporté au maire de Bucarest, Sorin Oprescu une désagréable surprise. Accusé par les procureurs du Parquet anticorruption d’avoir accepté des pots-de-vin, il a été placé en détention provisoire pour 30 jours. La décision n’est pas définitive, mais elle est exécutoire.Sorin Oprescu a été retenu après avoir reçu une première tranche de 25.000 euros sur les 60.000 qu’il avait demandés à 4 personnes, par l’intermédiaire d’un subordonné qui aurait facilité le versement du pot-de-vin.
Mihai Pelin, 07.09.2015, 13:25
Un des 4 dénonciateurs affirme avoir payé à Sorin Oprescu 1 million d’euros entre 2013 et 2015. Selon les enquêteurs, le maire recevait les pots-de-vin à sa résidence près de Bucarest et avait pris des mesures de précaution dignes de la mafia italienne. Dans la cour, il avait un belvédère prévu d’un appareil où toutes les personnes présentes étaient obligées de laisser leurs portables quand « on parlait affaires ». L’appareil était un brouilleur de téléphones portables, pour que les conversations ne puissent pas être interceptées – a déclaré le dénonciateur. Pour avoir des preuves solides, les enquêteurs ont noté les séries de tous les billets de banque qui devaient être remis.
Ensuite, le dénonciateur s’est rendu chez Sorin Oprescu et lui a remis le pot-de-vin. La transaction finie, le maire a été surveillé pendant un certain temps de loin. Dans la soirée, quand il a été arrêté alors qu’il roulait en ville, les policiers ont trouvé sur lui une partie des billets
de banque préalablement marqués, l’autre partie a été découverte à la maison. Dimanche, les procureurs de la Direction nationale anticorruption ont fait des perquisitions au domicile du maire, aux sièges de la municipalité et de plusieurs institutions subordonnées.
Plusieurs personnes ont été retenues, dont son chauffeur, ainsi que la directrice du Palais de Mogoşoaia et son adjoint. Selon la Direction nationale anticorruption, depuis 2013, un groupe organisé auquel a adhéré M. Oprescu, aurait créé au sein de l’administration locale de Bucarest un système par lequel les entreprises qui souhaitaient obtenir des contrats avec les institutions publiques subordonnées au maire devaient remettre à des responsables une partie du profit réalisé grâce à ces contrats, selon les enquêteurs. L’exécutant ne gardait pour soit – même que 30 – 33% du profit brut, la différence étant remise aux membres de la direction de la Municipalité sous forme de pots-de-vin. L’édile en chef de la capitale en gardait 10%.
Médecin de profession et ancien membre du PSD (au pouvoir à Bucarest), Sorin Oprescu est maire de la capitale roumaine depuis 2008, en étant à son 2e mandat. Selon sa déclaration de fortune il possède deux terrains, l’un de 1000 mètres carrés près de Bucarest, l’autre de 500 mètres carrés dans la station de montagne de Predeal. S’y ajoutent une villa et un appartement. Sorin Oprescu détient aussi des objets d’art et de culte estimés à 65.000 euros et des bijoux, des montres et des appareils électroniques dont la valeur a été estimée à 25.000 euros. Enfin il a 65.000 euros dans son compte bancaire. (Trad. : Valentina Beleavski)