Le gouvernement prépare le collectif budgétaire
L'exécutif roumain dirigé par le social-démocrate Marcel Ciolacu est en train de réaliser le premier collectif budgétaire de cette année.
Mihai Pelin, 23.09.2024, 12:37
L’Exécutif de Bucarest a approuvé le premier collectif budgétaire de cette année, qui entraînera une augmentation du déficit budgétaire. Selon le Premier ministre Marcel Ciolacu la rectification est soutenable, car 84 % du déficit représente des dépenses d’investissement, et l’argent reviendra multiplié à l’Etat. La correction est positive et repose sur l’augmentation des recettes et du déficit à 6,9 %. Le Premier ministre a souligné que l’Exécutif privilégie ainsi les investissements et non pas la consommation. Il a cité comme exemple les autoroutes, qui rapporteraient huit fois plus d’argent que ce qui a été dépensé pour leur construction.
Marcel Ciolacu : « Bien sûr, l’Etat transfère d’abord l’argent au ministre des Transports, Sorin Grindeanu, celui-ci le donne aux entreprises, et celles-ci finissent nos autoroutes, que nous attendons depuis 30 ans. Après un retard d’un mois ou deux, les impôts reviennent à l’Etat. Dans la période suivante, l’économie recevra jusqu’à huit fois plus que les investissements dans l’infrastructure. Pour chaque euro investit, on récupère 6 ou 8 euros, dans un domaine où nous avons déjà réalisé beaucoup d’investissements. »
Le Premier ministre a également promis de poursuivre la réduction des dépenses publiques inutiles. Selon lui, le déficit budgétaire doit être généré exclusivement par les investissements.
Les budgets révisés des Institutions
Suite au collectif budgétaire, la Santé, les Transports et l’Education reçoivent des fonds supplémentaires. Les budgets des assurances sociales augmenteront également afin de pouvoir couvrir le paiement des pensions de retraite recalculées, qui ont augmenté le 1er septembre, mais aussi des allocations de chômage. Les ministères de la Santé, de l’Intérieur, des Projets européens, de l’Agriculture et de l’Energie recevront également des fonds supplémentaires.
En revanche, d’autres ordonnateurs principaux de crédits disposeront de budgets diminués : le Secrétariat général du gouvernement, le ministère de l’Economie, le Sénat et la Chambre des députés, le Service spécial des télécommunications, mais aussi le ministère du Développement. La proposition de collectif budgétaire est basée sur l’augmentation des recettes et des dépenses, qui ont été considérablement augmentées. Selon les spécialistes, cela entraînerait un déficit supérieur de 2 % à l’estimation des autorités de 5 % au début de cette année. Cette situation se produit dans le contexte d’une prévision révisée à la baisse de la croissance économique, de 3,4 à 2,8 % du PIB.
Prévisions des économistes
La Commission nationale de stratégie et de prévision (CNSP) table sur une croissance du PIB de 3,5 % pour 2025, et de 3,7 % pour 2026. L’inflation à la fin de l’année devrait atteindre les 4,5 %, au-dessus de l’objectif de la Banque Centrale de 4 %, pour diminuer à 3,8 % l’année prochaine et à 2,9 % en 2026. Selon la Commission, le déficit commercial augmentera à 32,7 milliards d’euros cette année, contre les 28,9 milliards d’euros l’année dernière, après une progression des exportations de 1,8 % et des importations de 4,5 %. Le taux de change moyen est prévu à 4,98 lei/euro pour cette année, et le salaire mensuel net moyen pourrait augmenter de 14,8 % en 2024, pour atteindre les 5 066 lei (environ 1 020 euros).