Le gouvernement maintient les dépenses sous contrôle
Anticipée par beaucoup, la rigueur comptable du nouveau premier ministre, le libéral Florin Cîţu, ancien chef des Finances, a été confirmée moins d’une semaine après son investiture. Son cabinet de coalition PNL-USR+-UDMR a décidé mercredi par ordonnance d’urgence que les salaires des personnels publics n’augmenteraient pas l’année prochaine. Les primes, les compensations et les allocations pour la nourriture ou le mérite sont également plafonnées au niveau du mois de décembre de l’année en cours. La décision concerne l’ensemble du personnel de l’administration publique centrale et locale, y compris les personnes occupant des postes de dignité publique et des fonctions assimilées. L’ordonnance prévoit également que le paiement des retraites dites spéciales, qui ne respectent pas le principe de contributivité, et que les maires recevraient, soit reporté d’un an.
Bogdan Matei, 31.12.2020, 12:36
Anticipée par beaucoup, la rigueur comptable du nouveau premier ministre, le libéral Florin Cîţu, ancien chef des Finances, a été confirmée moins d’une semaine après son investiture. Son cabinet de coalition PNL-USR+-UDMR a décidé mercredi par ordonnance d’urgence que les salaires des personnels publics n’augmenteraient pas l’année prochaine. Les primes, les compensations et les allocations pour la nourriture ou le mérite sont également plafonnées au niveau du mois de décembre de l’année en cours. La décision concerne l’ensemble du personnel de l’administration publique centrale et locale, y compris les personnes occupant des postes de dignité publique et des fonctions assimilées. L’ordonnance prévoit également que le paiement des retraites dites spéciales, qui ne respectent pas le principe de contributivité, et que les maires recevraient, soit reporté d’un an.
Le gouvernement a adopté ces décisions afin de maintenir les dépenses sous contrôle et d’accroître les investissements, a expliqué le premier ministre Cîţu. En 2021, il s’est fixé un objectif de déficit budgétaire de 7% du Produit intérieur brut, et cette ordonnance d’urgence représente des économies de 17,6 milliards de lei (soit l’équivalent de plus de trois milliards d’euros) au budget de l’Etat.
Cette disposition réglementaire prévoit également des mesures censées soutenir les entreprises du domaine de l’hôtellerie-restauration (HoReCa). Le chômage partiel continue d’être subventionné et un taux de 41,5% du salaire du personnel maintenu au travail sera supporté par des fonds publics.
Par un autre décret d’urgence, l’exécutif de Bucarest a prolongé de trois nouveaux mois la période pendant laquelle les débiteurs touchés par les effets de la pandémie de COVID-19 peuvent demander aux banques de reporter le paiement de leurs mensualités, jusqu’à un maximum de neuf mois.
Vasile Dâncu, le président du Conseil national du PSD, d’opposition, opine que le cabinet Cîţu exerce une gouvernance qu’il appelle « antisociale ». Il considère que toutes les assurances que les partis désormais au pouvoir ont donné aux Roumains pendant la campagne électorale que la population ne souffrira pas davantage dans cette crise n’étaient que de vaines paroles.
Quels que soient les jeux politiques, les syndicalistes de la santé ont transmis aux gouvernants que ce plafonnement salarial sanctionnerait même les employés qui luttent en première ligne contre la pandémie. Les salariés du ministère de l’Intérieur sont également mécontents du gel des revenus, et les représentants des syndicats l’ont rapidement fait savoir au ministre de tutelle, Lucian Bode. Pour leur part, les greffiers ont annoncé des protestations, tant devant le siège du ministère de l’Intérieur à Bucarest que devant la moitié des préfectures du pays.
L’irritation de la société est également amplifiée par la récente annonce de l’Autorité électorale permanente que les partis politiques demanderont le remboursement des dépenses occasionnées par les élections législatives de cette année, qui s’élèvent à environ 167 millions de lei (plus de 30 millions d’euros), soit près de quatre fois plus qu’au scrutin similaire de 2016. Or, aux législatives du mois en cours, la présence aux urnes n’a même pas été d’un tiers de l’électorat. Et par ailleurs, seulement 9% des Roumains disent faire confiance aux partis, ce qui rend leur légitimité de plus en plus douteuse.
(Trad. : Ligia)