Le gouvernement de Bucarest – investi
Ştefan Stoica, 24.12.2020, 12:37
La
Roumanie a un nouveau gouvernement, aux pleins pouvoirs, résultant
des élections du 6 décembre et soutenu par une coalition de
centre-droit formée par le Parti national libéral, l’Alliance Union
Sauvez la Roumanie-PLUS et l’Union démocrate magyare de Roumanie.
Mercredi, la nouvelle majorité constituée à l’issue de
négociations dures, qui ont impliqué l’harmonisation des programmes
de gouvernance et le partage des fonctions ministérielles et
parlementaires, a fait un tour de force et réussi à valider les 18
ministres et à investir le nouvel exécutif en un seul jour.
C’est
l’expert en finances Florin Cîtu qui est premier ministre, celui
qui, en tant que titulaire du portefeuille des Finances de l’ancien
cabinet libéral minoritaire, a réussi à éviter le collapsus
budgétaire auquel s’attendaient de nombreux commentateurs,
lorsqu’ils prévoyaient les suites de la crise économique générée
par la pandémie.
Les critiques accusent Florin Cîtu d’avoir
excessivement endetté la Roumanie. Pour le nouveau premier ministre,
les objectifs à court terme du nouveau gouvernement sont tout à
fait clairs, tout comme le modèle de développement du pays que la
coalition gouvernementale propose. « Tant
moi-même que mon équipe nous ferons tout ce qui est en notre
pouvoir pour atteindre les deux objectifs déjà énoncés et sur
lesquels tous les partis politiques concordent : dépasser au
plus vite et dans de bonnes conditions la crise sanitaire et remettre
l’économie sur les rails. La crise du Covid-19 a souligné le besoin
d’appliquer un nouveau modèle de gouvernance publique et de
développement économique et social. Dans ce contexte, la coalition
de centre-droit propose un programme de gouvernance qui combine les
mesures de sortie de crise aux politiques de développement à long
terme pour construire une Roumanie normale à laquelle tout Roumain
aspire. Le nouveau modèle de développement économique et social a
au premier plan les investissements en tant que moteur du
développement économique, censé générer la croissance économique
la plus importante de l’Union européenne durant l’intervalle
2021-2024 », a déclaré Florin Cîtu.
Le principal acteur de
l’opposition parlementaire sera le PSD, celui qui a d’ailleurs
remporté le scrutin législatif, mais qui se trouve dans
l’impossibilité de constituer une majorité vu qu’il est carrément
politiquement isolé. Les sociaux-démocrates ont fortement critiqué
le programme de gouvernance. Leur patron, Marcel Ciolacu, a annoncé
que le PSD ferait une opposition totale – un avertissement qui vise
directement son homologue libéral, Ludovic Orban.
« Le PSD ne votera
jamais un tel gouvernement. Les Roumains ont désormais un seul et
unique allié au sein du Parlement roumain – le PSD ! Nous
allons défendre leurs droits, nous allons vous combattre dans les
commissions spécialisées du Législatif, dans le plénum, partout.
Monsieur Orban, souvenez-vous de ce que je vous dis aujourd’hui, ici,
devant le Parlement de la Roumanie : vous avez espéré vous
sauver, mais c’est à peine maintenant que commence le pire cauchemar
que vous ayez jamais eu ! », a menacé Marcel Ciolacu.
Entre
temps, le chef de l’État, Klaus Iohannis, a averti les nouveaux
ministres que le public attendait désormais que les réformes
promises soient réalisées, notamment dans le domaine des grands
systèmes publics, afin de restructurer l’État et de réduire la
bureaucratie. Une année après le début de son second quinquennat,
le président roumain dispose pour la première fois de l’opportunité
d’avoir un partenariat avec un gouvernement soutenu par une majorité
stable, constituée autour du PNL, parti dont le chef de l’État
est d’ailleurs issu.