Le Flanc Est de l’Otan
Mihai Pelin, 13.04.2023, 12:54
Bruxelles
a identifié 15 compagnies de 11 pays dont la Roumanie comme étant aptes pour
démarrer la production d’armement. Cette information survient dans le contexte
où Bruxelles prévoit trois piliers d’action pour fournir du soutien militaire à
l’Ukraine. Un milliard d’euros sera versé aux fabriques ayant déjà des
stocksd’armement. Un autre milliard
sera attribué aux usines de munition pour qu’elles refassent leurs stocks.
Enfin, le troisième pilier est représenté par les stratégies censées aider les
fabriques européennes, déjà en place, à accroître leurs capacités. Les usines
roumaines figurent donc parmi celles censées fournir des munitions à l’Ukraine,
mais pour cela elles nécessitent de nouveaux investissements.
C’est l’une des raisons de la visite en Roumanie du
commissaire européen en charge du Marche Intérieur, Thierry Breton. A l’issue
des pourparlers avec le chef du gouvernement de Bucarest, le responsable de
Bruxelles s’est dit confiant quant aux capacités de Bucarest de jouer un rôle
encore plus important dans le domaine de l’industrie européenne de défense. La
Roumanie a compris très bien que nous nous trouvons en pleine économie de
guerre. La preuve ? Elle a majoré de 2 à 2,5% le budget de la Défense,
afin de pouvoir mieux se protéger et mieux protéger l’Europe. Dans le contexte
où l’UE s’est engagée à soutenir les efforts ukrainiens de lutte contre la
Russie, il faut avoir la capacité de livrer à temps les équipements et la
munition dont l’Ukraine a besoin et pour cela, il accroître les capacités de
production au niveau européen, a précisé Thierry Breton.
Pour sa part, le chef du cabinet de Bucarest, Nicolae
Ciuca, a affirmé qu’à force de renforcer l’industrie de défense, la Roumanie se
verra accroître la résilience, tout comme les capacités de relever les futurs
défis. Après des discussions avec les responsables de Bucarest, le commissaire
européen a visité deux usines roumaines d’armement, des succursales de Romarm,
le principal fournisseur d’armes et d’armement de Roumanie présent dans une
cinquantaine de marchés européens, américains, asiatiques et africains. A l’heure
où l’on parle, Romarm tente à relancer la production dans les fabriques
roumaines d’armement, soit à travers des partenariats avec des sociétés
privées, soit avec du financement européen.
Par ailleurs, le
président du Comité militaire de l’OTAN, l’amiral Rob Baueur fait ces jours-ci
une visite en Roumanie pour des discussions sur la situation de sécurité dans
la région de la mer Noire, les missions alliées de dissuasion et de défense de
l’espace euro-atlantique et les exercices militaires organisés depuis le début
de l’année. Lors des pourparlers avec le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan
Aurescu, Rob Bauer s’est penché sur les préparatifs en vue du sommet de l’OTAN,
de juillet, à Vilnius, et sur la mise en place des décisions adoptées lors de
la réunion des alliés de Madrid. Toujours à l’agenda de sa visite à Bucarest,
l’amiral américain a rencontré le ministre roumain de la Défense, Angel Tâlvar
et le chef de l’Etat-major, le général, Daniel Petrescu qui a déclaré, et je
cite « Pour la Roumanie, l’OTAN reste le principal pilier de sa politique
de sécurité ». Et lui d’ajouter que l’armée roumaine améliore constamment
ses capacités de réaction aux menaces. Dès le premier jour de son adhésion, la
Roumanie a montré sa loyauté à l’OTAN et a prouvé sa capacité de comprendre le
rôle de la défense collective, a pour sa part précisé, Rob Bauer.