Le contenu de l’assurance santé
En Roumanie, il y a peu de domaines qui, après la révolution de 1989, aient souffert davantage de réformes et provoqué, néanmoins, plus d’insatisfaction que la santé. Malades, médecins, personnel administratif, décideurs politiques, tous accusent, soit l’absence de qualité des services médicaux, soit des cas de malpraxis scandaleux, soit la dotation précaire en outillages et en médicaments, soit la corruption et l’incompétence, soit le sous-financement dramatique des hôpitaux. Tous ces éléments ont provoqué une double migration vers l’Occident.
Bogdan Matei, 14.10.2013, 13:24
Les malades qui peuvent se permettre les coûts préfèrent s’opérer ou se traiter à l’étranger et les cadres médicaux démissionnent par milliers et cherchent, d’Autriche en Grande Bretagne des emplois mieux payés, ce qui prive le système roumain de santé de spécialistes. Tout comme ses prédécesseurs, l’actuel ministre de la Santé, Eugen Nicolàescu, a, d’ores et déjà, promu une série de réformes qui attendent, encore, leurs fruits. Plus que cela, à partir du 1-er février 2014, entrera en vigueur un nouveau paquet de services médicaux de base présentant des différences significatives entre les personnes assurées et celles sans assurance.
Eugen Nicolàescu détaille : «Pour ceux sans assurance, il y a trois composantes importantes: prévention, médecine d’urgence et programmes nationaux de santé. Pour les assurés, il y a l’assistance communautaire, la médecine de famille et la médecine ambulatoire. Toutes les trois, ces composantes peuvent assurer aussi des services de prévention ainsi que des services médicaux ordinaires. »
Et le ministre ajoute qu’aucune consultation des malades chroniques ne sera payé par ceux-ci. Le Ministère de la Santé essaye de remettre en fonction, dans le milieu rural et dans les petites villes, les ainsi dits centres de permanence et les médecins y travaillant seront mieux payés. Les médias remarquent que, primitivement, le ministre avait promis que tous les citoyens roumains bénéficieraient intégralement du paquet de services médicaux de base, soient-ils assurés ou non. L’absence de l’argent a, pourtant, limité la générosité gouvernementale.
Economiste de formation, Nicolàescu explique que le gaspillage du système en est responsable. L’année dernière, par exemple, quelques 40% des 4,4 millions de services médicaux offerts dans les hôpitaux concernaient des diagnostiques qui n’exigeaient pas l’hospitalisation. Or, ceci suppose des coûts 18 fois plus grands que le traitement ambulatoire. Somme toute, le ministre met en jeu sa fonction pour l’application à temps et la réussite du nouveau paquet de services médicaux de base. Si ce paquet n’est pas en vigueur à partir du 1-er février 2014, comme annoncé, Nicolàescu dit: en principe, je n’aurais plus rien à chercher à la tête du ministère…(trad. : Costin Grigore)