Le chemin vers Schengen
Cela fait plus d’une semaine que la question des ethniques roms occupe le devant de la scène en France. Et ce n’est pas une première puisqu’elle a été mise et remise sur le tapis à maintes reprises, notamment depuis 2010, par l’ancien pouvoir de droite du président Nicolas Sarkozy. Elle a même figuré parmi les thèmes de la campagne électorale pour les présidentielles du printemps 2012.
Roxana Vasile, 27.09.2013, 13:47
Cela fait plus d’une semaine que la question des ethniques roms occupe le devant de la scène en France. Et ce n’est pas une première puisqu’elle a été mise et remise sur le tapis à maintes reprises, notamment depuis 2010, par l’ancien pouvoir de droite du président Nicolas Sarkozy. Elle a même figuré parmi les thèmes de la campagne électorale pour les présidentielles du printemps 2012.
A cette époque-là, nombreux ont été ceux qui se l’ont expliqué par la volonté des politiciens du parti de Sarkozy de récupérer les votes de l’électorat de l’extrême droite. Le socialiste François Hollande, qui a remporté le scrutin, a, lui, promis de ne plus en faire un cheval de bataille, tandis que son ministre de l’intérieur, Manuel Valls, faisait savoir l’intention de traiter le sujet avec sérénité”. Se référant à ses prédécesseurs de droite, il soulignait: si le débat est ramené dans l’espace public de la manière dont on l’a fait ces dernières années, on n’aboutira à aucun résultat”. La sérénité invoquée par Manuel Valls a été remplacée, surtout ces jours-ci, par l’acharnement des représentants de la quasi totalité de l’échiquier politique français. Six mois avant les élections municipales dans ce pays, l’enjeu s’avère être de taille. Voilà donc le contexte dans lequel on agite à nouveau le sujet des Roms. On estime que la France accueille actuellement une vingtaine de milliers de Roms, accusés, pas mal de fois, de vol à la tire, de mendicité agressive ou de cambriolages. Cela revient à dire qu’ils ne souhaitent pas s’intégrer dans la société, affirme le ministre français de l’intérieur Manuel Valls.
Même si exprimée à demi-voix, c’est ça la principale raison pour laquelle nombre d’hommes politiques, du pouvoir comme de l’opposition, demandent que l’entrée de la Roumanie dans l’espace de libre circulation, prévue initialement pour le 1er janvier 2014, soit reportée. Leur crainte c’est qu’après cette date ils ne se voient confrontés à un afflux massif des Roms que rien ne pourrait plus entraver. L’insertion sociale des Roms n’a rien à voir avec l’adhésion de la Roumanie à Schengen et il serait préférable que l’on évite d’aborder de tels sujets dans un contexte électoral, a rétorqué le ministre roumain des affaires étrangères.
La Roumanie et la France ont signé un partenariat stratégique et le calendrier des contacts politiques à haut niveau a été fort varié cette année. En plus, les officiels de Paris ont exprimé leur soutien à l’admission de la Roumanie dans l’espace Schengen, y compris en juillet dernier, lors de la visite à Bucarest du premier ministre français Jean-Marc Ayrault.
Quant au chef du gouvernement roumain, Victor Ponta, il a assuré que son cabinet continuerait à mettre en place la stratégie d’intégration des Roms, aux côtés des responsables de la Commission européenne, cela étant une responsabilité envers l’Europe tout entière et donc non seulement envers la France. Les raisons électorales aidant, la polémique que cette question suscite en France est loin de s’éteindre. Or, la Roumanie ne saurait être acceptée dans l’espace de libre circulation en l’absence de l’accord unanime des pays membres. (Trad.: Mariana Tudose)