Le centenaire de la fin de la Grande Guerre
« Les anciens démons resurgissent » et « des idéologies nouvelles » menacent la paix, a déclaré dimanche, à Paris, le président français Emmanuel Macron, lors de la cérémonie pour marquer les cent ans écoulés depuis l’armistice. Plus de 70 leaders mondiaux, dont le chef de l’Etat roumain Klaus Iohannis, ont répondu présent à l’invitation lancée par le chef de l’Elysée de participer à cette cérémonie. Elle s’est ouverte avec une photo de groupe symbolique, prise sous l’Arc de Triomphe. Seuls les leaders russe et américain y étaient absents. Alors que les dignitaires conviés aux commémorations du 11 Novembre ont gagné l’Arc de Triomphe en bus, Trump et Poutine sont arrivés plus tard, de leur côté.
Roxana Vasile, 12.11.2018, 13:37
« Les anciens démons resurgissent » et « des idéologies nouvelles » menacent la paix, a déclaré dimanche, à Paris, le président français Emmanuel Macron, lors de la cérémonie pour marquer les cent ans écoulés depuis l’armistice. Plus de 70 leaders mondiaux, dont le chef de l’Etat roumain Klaus Iohannis, ont répondu présent à l’invitation lancée par le chef de l’Elysée de participer à cette cérémonie. Elle s’est ouverte avec une photo de groupe symbolique, prise sous l’Arc de Triomphe. Seuls les leaders russe et américain y étaient absents. Alors que les dignitaires conviés aux commémorations du 11 Novembre ont gagné l’Arc de Triomphe en bus, Trump et Poutine sont arrivés plus tard, de leur côté.
Plus tard dans la journée, les dirigeants les plus importants de la planète ont participé au Forum pour la Paix de Paris. A une seule exception près : le chef d’Etat américain a décidé de quitter la France avant le reste de ses homologues. Ce n’est d’ailleurs pas la seule critique adressée à ses décisions. La visite du cimetière américain de Bois Belleau dans l’Aisne, prévue de longue date dans le cadre des commémorations de l’armistice, a été annulée au dernier moment, à cause du mauvais temps. Prise au dépourvu, la Maison Blanche avait indiqué que la décision avait été prise pour des raisons de programme et de logistique liées au temps.
Quant au Forum de paix de Paris, il a suffi de deux débats pour donner le ton des pourparlers qui doivent durer jusqu’à mardi, et qui portent notamment sur la défense du multilatéralisme, un concept rejeté par le leader de la Maison Blanche. « Nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes, le nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme, qui remettent en cause cet horizon que nos peuples attendent, a déclaré Emmanuel Macron à l’ouverture du forum sur la paix. « Notre monde est secoué par toutes sortes de crises : économique, écologique, climatique, nucléaire, migratoire ». L’humanité est fragilisée par « le retour de menaces capables de frapper à n’importe quel moment, je pense au terrorisme, à la prolifération chimique ou nucléaire ou à la cybercriminalité » a ajouté Macron, avant de conclure que dans ce contexte, le multilatéralisme est essentiel.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde dimanche à Paris contre un «engrenage» géopolitique semblable à celui qui a mené à la Première Guerre mondiale, et à celui des années 1930. Il n’y a que la paix qui peut écarter les menaces, a-t-on affirmé à Paris, en prenant pour exemple l’armistice du 11 novembre 1918. Le traité signé à Compiègne entre l’Entente et les puissances centrales de l’Axe avait alors mis un terme aux hostilités sur le front ouest de la première Guerre mondiale. Même si les historiens n’aiment pas le terme de chance pour qualifier la situation de la Roumanie à l’époque, ce qui s’y est passé ressemble à un miracle.
Début 1918, les Roumains constituent une nation de vaincus, forcés de signer une paix terrible avec l’Allemagne. Quelques mois plus tard, ils se voient inclus par la France dans le camp des vainqueurs. En conséquence, trois semaines après l’armistice, la Roumanie devient un Etat unitaire. C’est la raison pour laquelle, d’ici trois semaines, plus précisément le 1 décembre, la Roumanie célèbrera sa fête nationale et le centenaire de la Grande Union. (trad. Ioana Stancescu)