Le budget de la Roumanie pour 2017
Lors d’un entretien, à Bucarest, avec le premier ministre, Sorin Grindeanu et le ministre des Finances, Viorel Stefan, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis a exprimé son inquiétude à l’égard du budget de l’Etat et de la Sécurité sociale qui, dit-il, risque d’afficher un taux de déficit de plus de 3%. C’est un projet budgétaire problématique, a lancé le chef de l’Etat, puisqu’il s’appuie sur une surévaluation des recettes et un niveau des dépenses à la hausse : « Les crédits d’engagement se montent à 54 milliards d’euros, une somme exorbitante qui influera sans doute sur les budgets des années à venir. Avec mon équipe, on se penchera aussi bien sur le budget public que sur celui de la Sécurité sociale, tout en prenant en considération la position du premier ministre et du ministre des Finances. Mais, je dois avouer que la situation m’inquiète».
România Internațional, 15.02.2017, 14:15
Lors d’un entretien, à Bucarest, avec le premier ministre, Sorin Grindeanu et le ministre des Finances, Viorel Stefan, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis a exprimé son inquiétude à l’égard du budget de l’Etat et de la Sécurité sociale qui, dit-il, risque d’afficher un taux de déficit de plus de 3%. C’est un projet budgétaire problématique, a lancé le chef de l’Etat, puisqu’il s’appuie sur une surévaluation des recettes et un niveau des dépenses à la hausse : « Les crédits d’engagement se montent à 54 milliards d’euros, une somme exorbitante qui influera sans doute sur les budgets des années à venir. Avec mon équipe, on se penchera aussi bien sur le budget public que sur celui de la Sécurité sociale, tout en prenant en considération la position du premier ministre et du ministre des Finances. Mais, je dois avouer que la situation m’inquiète».
Le leader social-démocrate, Liviu Dragnea a pour sa part déclaré que le budget d’Etat sur 2017 est soutenable et équilibré. Du coup, il ne voit aucune raison pour reporter sa mise en place. Liviu Dragnea : Je trouve l’actuel budget parfaitement soutenable, bien que les crédits d’engagement pèsent, en effet, sur les budgets des prochaines années, dans le sens d’une stimulation des investissements. Le budget est donc équilibré, soutenable, il prévoit les 2% alloués à la Défense et un déficit de 3% du PIB. Si le chef de l’Etat en a des doutes, j’espère les éclaircir dans un délai de temps raisonnable, puisqu’on voudrait que la Roumanie ait quand même un budget d’ici la fin de l’année ».
Dans ses prévisions économiques d’hiver, la Commission européenne prévoyait lundi pour Bucarest un déficit budgétaire de 3,6% du PIB pour 2017, ce qui augmentera le risque que notre pays se voie frapper d’une procédure de déficit excessif. Bruxelles a amélioré ses estimations concernant la croissance de l’économie roumaine en 2017 à 4,4%, une croissance qui se situe pourtant en dessous des estimations gouvernementales de 5,2%. Par ailleurs, il y a des voix qui avertissent que la Roumanie risque de dépasser sa cible de déficit budgétaire à cause d’une croissance en dessous de celle prévue par le gouvernement et qui entraînera certainement des recettes budgétaires inférieures aux estimations.
Dans une interview à Radio Roumanie, l’ancien ministre des Finances, Mircea Cosea, affirmait que le budget de cette année est calé sur une vision discutable puisqu’il privilégie la consommation comme principal facteur de croissance. Or, l’expérience internationale montre qu’une telle approche à moyen terme risque d’étouffer l’économie. Du coup, celle-ci connaîtra un développement malsain puisqu’elle ne reposera plus sur les investissements, le capital, la modernisation, la recherche, le développement, bref sur tout ce qui est susceptible de rajouter de la valeur. (Ioana Stancescu)