Le budget 2025 sous la loupe
D'ici la fin de cette semaine, le budget 2025 de la Roumanie devrait être adopté par le gouvernement et renvoyé au Parlement.
Corina Cristea, 30.01.2025, 14:37
Sur toile de fond d’une situation compliquée, avec une dette publique dépassant les 54 % du Produit Intérieur Brut et un déficit budgétaire touchant les 9 % du PIB, l’élaboration du budget de l’Etat pour 2025 s’avère une tâche pas du tout facile. D’ailleurs deux des principales agences financières internationales ont révisé à la baisse la perspective de la Roumanie de stable à négative.
Des coupes dans presque tous les domaines
Construit sur un déficit qui ne dépasse pas les 7 % du PIB, le projet de budget sera approuvé par le gouvernement d’ici la fin de cette semaine et puis il sera envoyé au Parlement pour débat et adoption. Selon le projet, l’Etat doit d’abord réduire ses propres dépenses. Ainsi, le budget de l’administration présidentielle diminuerait-il de 10 %, celui du Sénat de 5 % et celui de la Chambre des députés de 9 %. L’indexation des pensions de retraite reste encore soumise à une analyse, étant donné que le Ministère des Finances affirme qu’elle ne pourra pas être réalisée cette année.
Un budget « modéré »
Aux dires du ministre des Finances, Tánczos Barna, le projet de budget 2025, un budget qu’il a défini comme « modéré », prévoit l’argent nécessaire au paiement des salaires, des pensions de retraite et au développement local. « Le budget prévoit la construction d’autoroutes au bénéfice de 20 millions de Roumains. Il y a de l’argent dans le budget pour développer les infrastructures rurales pour tous les Roumains. Il y a de l’argent pour payer les salaires de l’Education, du Ministère de l’Intérieur, de tous les ministères, au niveau de l’année 2024, pour tous les Roumains. Nous avons assuré le financement de toutes les pensions de retraite (…) telles qu’elles ont été calculées et payés l’année dernière, en novembre-décembre. C’est à ce niveau qu’ils seront payés tous les mois en 2025 aussi », a souligné le ministre des Finances. Et de mentionner également que le budget du ministère de la Défense serait plus élevé qu’en 2024 et que les budgets d’autres ministères, tels l’Environnement, la Santé, l’Education et les Transports, augmenteraient également.
Il faut avoir un Etat plus souple pour que les dépenses avec le personnel de chaque institution soient réduites. La plupart d’entre elles bénéficieraient d’une réduction de 5 %, à l’exception les Ministères de l’Education, de la Santé ou des Affaires Intérieures.
Moins d’emprunts pour la Roumanie
En ce qui concerne les prêts, le ministre a précisé que tous ceux pris en compte étaient nécessaires pour assurer le financement du déficit. « La Roumanie s’est beaucoup empruntée l’année dernière, elle empruntera moins cette année et encore moins l’année prochaine. »
« Il y a un calendrier de réduction des prêts chaque année, dans les sept prochaines années », explique Tánczos Barna.
Heureusement, la baisse de la note accordée à la Roumanie n’a pas été accompagnée d’un changement de la catégorie recommandée aux investisseurs, ce qui aurait augmenté les coûts d’emprunt de la Roumanie. Et pourtant selon les analystes, le scepticisme persiste parmi les investisseurs et les agences de notation, compte tenu de l’instabilité politique et du retard des réformes structurelles.