Le budget 2022 en cours de préparation
Daniela Budu, 09.12.2021, 11:10
La coalition gouvernementale au pouvoir en Roumanie s’est
engagée à finaliser le projet de budget pour l’année prochaine d’ici lundi, afin
de le soumettre au vote du Parlement avant le 23 décembre. Les partenaires de
la coalition se sont déjà rencontrés à trois reprises cette semaine et ils
comptent se réunir une quatrième fois, vendredi, pour parler de la construction
budgétaire 2022, du pass sanitaire, de la distribution des fonds versés à la
Roumanie à travers le Plan national de relance et de résilience ou encore du
partage des fonctions de préfet et de secrétaire d’Etat. Parmi les sujets
examinés, un a particulièrement engendré d’amples discussions au sein de la
coalition : il s’agit d’une taxe de solidarité de 1% que les grandes compagnies devraient
payer de leur chiffre d’affaires pour aider les investissements dans les
domaines de la Santé et de l’Education. Proposée par l’UMDR, l’idée est rejetée
par le PNL et le milieu des affaires. Le leader libéral, Florin Cîtu, a attiré
l’attention que les grandes entreprises de Roumanie ont déjà versé des taxes au
budget de l’Etat au printemps dernier, au moment où l’économie était bloquée. Florin
Cîtu :
« En 2020 et 2021, en pleine période de crise,
toutes ces compagnies qui risquent en ce moment d’être pénalisées par notre taxe, ont payé depuis avril 2020 leurs contributions
en ressourçant le budget public à un moment où l’économie était bloquée. Cela nous a permis de payer à temps les
pensions de retraite et les salaires. Je ne pense pas qu’un Etat normal devrait
pénaliser ces compagnies afin d’obtenir plus d’argent dont la destination me
reste inconnue ».
Pour sa part, le premier ministre, Nicolae Ciuca, a
assuré les compagnies que son gouvernement n’envisage aucune taxe
supplémentaire :
« Comme on a déjà décidé au moment du vote de notre
programme de gouvernance, une telle taxe ne sera pas mise en place d’ici la fin
de l’année. Le programme a été voté par le Parlement et il sera respecté tel
quel. »
En revanche, le chef de file social-démocrate, Marcel
Ciolacu, n’exclut pas l’adoption d’une taxe de solidarité dont la mise en
place, dit-il, dépendrait de la construction budgétaire pour 2022.
« Tout dépend des chiffres. Nous, on a déjà discuté
de décider l’année prochaine si de nouvelles taxes s’imposent oui ou non. Quoi
qu’il en soit, toute taxe décidée par la coalition dispose d’un délai de six
mois avant sa mise en place. Du coup, il peut se trouver que la taxe de
solidarité ne soit pas nécessaire ».
D’autres tensions au sein de la coalition gouvernementale
ont été provoquées par les sources de financement d’une majoration à partir du
1 janvier, des pensions de retraite, des allocations parentales ou de celles à
l’intention des personnes handicapées. Le chef de l’Exécutif a assuré que le
budget 2022 disposera de l’argent nécessaire à toutes ces hausses promises. La
prochaine série de consultations prévue vendredi portera sur le certificat vert
à l’intention des salariés. Selon le ministre roumain de la Santé, Alexandru
Rafila, un tel document devrait être
obligatoire seulement si le taux d’incidence est important.