Le budget 2018
Comme la plupart des commentateurs s’y attendaient, le président de la République, Klaus Iohannis, a promulgué les deux lois ce mercredi. Chose tout aussi prévisible, il a averti que la Roumanie devait éviter le piège d’une croissance économique non soutenable, reposant essentiellement sur la consommation, sur les déficits budgétaires et sur l’augmentation de la dette publique. Selon Klaus Iohannis, ce sont l’amélioration de la collecte des recettes budgétaires, actuellement parmi les plus faibles de l’UE, et la réalisation des investissements prévus qui devraient focaliser d’attention du gouvernement.
Bogdan Matei, 04.01.2018, 13:28
Comme la plupart des commentateurs s’y attendaient, le président de la République, Klaus Iohannis, a promulgué les deux lois ce mercredi. Chose tout aussi prévisible, il a averti que la Roumanie devait éviter le piège d’une croissance économique non soutenable, reposant essentiellement sur la consommation, sur les déficits budgétaires et sur l’augmentation de la dette publique. Selon Klaus Iohannis, ce sont l’amélioration de la collecte des recettes budgétaires, actuellement parmi les plus faibles de l’UE, et la réalisation des investissements prévus qui devraient focaliser d’attention du gouvernement.
La construction budgétaire est fondée sur un système de contributions sociales, payées dorénavant par le salarié, et sur une baisse à 10% de l’impôt sur le revenu – rappelle le président de la République. Dans ces conditions – avertit-il – la coalition au pouvoir, formée par le Parti Social Démocrate (PSD) et l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), doit répondre aux attentes des Roumains et ne pas mettre en danger la stabilité économique du pays, ni le niveau de vie promis à la population.
Le Budget promulgué a été adopté par le Parlement 3 jours avant Noël. Les milliers d’amendements avancés par l’opposition de droite – constituée du Parti National Libéral (PNL), de l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et du Parti du Mouvement Populaire (PMP) – ont été quasiment tous rejetés par la majorité sociale-démocrate et libérale-démocrate, dont les représentants se sont déclarés persuadés que le budget proposé était équilibré et qu’il respectait les cibles assumées par le programme du gouvernement.
Le premier ministre social-démocrate, Mihai Tudose, affirmait, à ce moment-là, devant les sénateurs et les députés, que la Santé, l’Education et l’Infrastructure allaient être les domaines prioritaires, qui recevraient plus d’argent par rapport aux années précédentes et que les résultats de l’application de ce budget ne se feraient pas attendre.
Le budget 2018 table sur une croissance économique de 5,5%, sur une inflation moyenne annuelle de 3,1%, sur un cours de change moyen de la monnaie unique européenne de 4,55 lei pour un euro et sur un salaire moyen net se chiffrant à 2.614 lei – soit quelque 600 euros. Le déficit budgétaire est estimé à 2,97% du PIB, inférieur, donc, au seuil de 3%.
De l’avis du premier ministre, c’est le budget le plus généreux dont la Roumanie ait bénéficié durant les près de trois décennies écoulées depuis la chute du communisme. « Nous réussirons à rendre meilleurs le pays et la vie des Roumains » – promettait le premier ministre devant les élus nationaux. Les stratégies économiques et sociales du gouvernement en place à Bucarest ont été contestées l’automne dernier aussi bien par les syndicats que par les patronats. Selon les principales centrales syndicales, les modifications législatives concernant les salaires, entrées en vigueur le 1er janvier, mèneront en fait à une diminution des revenus. De l’avis des analystes, la dépréciation de la monnaie nationale, le leu, par rapport à l’euro, ainsi que la hausse des tarifs des services publics et des prix des aliments montrent qu’il faut s’attendre à une période d’incertitudes économiques et de tensions sociales. (Trad. : Ileana Taroi )