Le budget 2014 a été promulgué
La faille de communication entre le président et le premier ministre menace de conduire la Roumanie au blocage. Conscients de ce danger, les deux ont eu mercredi une discussion décisive sur le budget d’Etat 2014, plus exactement sur l’accise supplémentaire controversée aux carburants que l’exécutif allait appliquer à partir du 1-er janvier. En fin de compte, le compromis est devenu possible, le cabinet Ponta décalant de trois mois l’application de cette nouvelle accise et le président a donné le feu vert au budget. Pour le premier ministre, cette mesure est bonne : « Un petit compromis pour avoir le budget et pour pouvoir payer les retraites, les salaires des médecins, pour démarrer les subventions à partir du 1-er janvier, autant de mesures importantes que nous nous sommes proposées. Je pense qu’en fin de compte, c’est un sacrifice qui vaut la peine d’être fait et, peut-être, prouver que nous n’avions pas besoin de l’argent de l’accise. Si cela s’avère, d’autant mieux. »
Ştefan Stoica, 19.12.2013, 15:32
L’accise supplémentaire aux carburants est contestée non pas seulement par le président qui l’estime une entrave au réviriment de l’économie et un fardeau pour la population mais, également, par les transporteurs routiers, les premiers affectés par la hausse du prix des carburants. Traian Bàsescu a expliqué vouloir que l’exécutif renonce complètement à cette accise dont il considère l’acceptation par le gouvernement comme une erreur dans les négociations avec le FMI et la Commission Européenne : « Je suis convaincu que la taxe peut être totalement évitée celui-ci sera mon objectif dans les discussions avec le FMI et l’UE de janvier car je ne validerai pas de lettre vers le conseil d’administration du FMI qui contienne le problème de la hausse des taxes sur les combustibles. »
Et Traian Bàsescu de préciser que l’absence de l’accise ne veut dire qu’un manque à gagner de 600 millions de lei(quelques 140 millions d’euros) au budget de l’Etat, somme qui, selon le président, pourrait être obtenue, par exemple, du Ministère du Développement ou des impôts supplémentaires sur le gaz. Le président dit que la diminution de l’évasion fiscale et la renonciation totale aux taxes supplémentaires appliquées aux carburants vont créer la prémisse de la baisse de la contribution aux assurances sociales exigée par les compagnies et promise par le gouvernement.
La nouvelle accise aux carburants était, selon les architectes du budget, obligatoire pour soutenir le budget et le maintenir dans le cadre du déficit de 2,2% du PIB convenu avec les institutions internationales de crédit. Le budget est construit sur une croissance estimée à 3,2% du PIB, une inflation de 2,4% et un cours de change euro/leu de 4,45. (trad. : Costin Grigore)