L’attaque contre des navires civils – internationalement condamnée
Corina Cristea, 04.08.2021, 12:34
Accusé souvent de
menacer la liberté de navigation, après plusieurs attaques contre des bateaux
civils qui lui ont été attribuées, l’Iran se trouve de nouveau au centre d’un
épisode plein de tension. Cette fois-ci, c’est une attaque contre le pétrolier israélien
Mercer
Street, qui naviguait le 29 juillet dernier en mer d’Arabie et dont deux
membres d’équipage, un Roumain et un Britannique, ont perdu la vie. Le navire sans
cargaison à bord, qui se trouvait au large
des côtes du Sultanat d’Oman, a été la cible d’une attaque de drone dans
le détroit d’Ormuz. Selon les agences de presse, cet incident ouvre de
nouvelles tensions entre Israël et l’Iran, après d’autres actions contre des
navires civils. Les Etats-Unis, Israël et le Royaume Uni ont attribué l’attaque
à l’Iran, qui rejette cependant cette accusation et affirme qu’il existe des
pays qui souhaitent créer de l’insécurité et du chaos sur la scène
internationale, en orchestrant de telles mesures. L’Union européenne et l’OTAN
ont fermement condamné l’attaque de la semaine dernière.
C’est une action
contraire à la liberté de navigation, elle est inacceptable et les
circonstances doivent être tirées au clair, a affirmé Nabila Massrali,
porte-parole du chef de la diplomatie communautaire, Josep Borrell. L’Alliance
Nord-Atlantique, par la voix d’un de ses porte-paroles, a rappelé que la
liberté de navigation était vitale pour tous les alliés et qu’elle devait être
protégée conformément au droit international. L’OTAN reste préoccupée par les
actions déstabilisatrices menées par l’Iran dans la région et appelle Téhéran à
respecter ses obligations internationales. Suite à cet incident, Washington a
promis une réponse collective, ensemble avec ses alliés, contre l’Iran, tandis
qu’à Londres, le premier ministre Boris Johnson considère que l’Iran
doit supporter les conséquences de ses actes.
Le ministère roumain des
affaires étrangères est resté en contact avec des responsables, y compris de haut
rang, israéliens, américains et britanniques, les quatre pays ayant annoncé une
réponse coordonnée, après la conclusion, dégagée par l’analyse des premières
preuves, indiquant une origine iranienne de l’attaque. Lors d’une
conversation téléphonique avec le chef de la diplomatie européenne, le ministre
roumain des affaires étrangères, Bogdan Aurescu, a réitéré la condamnation
ferme de l’attaque contre une cible civile, ainsi que l’impact de cet incident
sur la liberté de navigation dans la région, conformément au droit
international.
Mardi, les représentants du Royaume Uni, de la Roumanie et du
Liberia ont informé le Conseil de sécurité de l’ONU que les forces iraniennes
avaient très probablement utilisé un ou plusieurs drones pour effecteur l’attaque
au large d’Oman. « Cette attaque a perturbé et a représenté un risque pour
la sûreté et la sécurité du transport international, étant une violation claire
du droit international, que la communauté internationale doit condamner. »,
est-il dit dans la lettre adressée au Conseil de sécurité. Mardi également, le
Conseil de coopération du Golfe – organisation régionale dont les membres
sont tous des alliés des Etats-Unis et entretiennent des relations tendues avec
Téhéran à cause du programme nucléaire iranien et pour d’autres raisons politiques
ou religieuses – a condamné, à son tour, l’attaque et a demandé à la communauté
internationale d’agir pour arrêter « les agressions contre la navigation
commerciale » dans la région.