L’agenda de la future présidence roumaine du Conseil de l’UE
Entrée dans l’Union européenne en 2007, la Roumanie assumera, pour la première fois, la présidence tournante du Conseil communautaire dans la première moitié de l’année prochaine. Le ministre roumain délégué aux affaires européennes, Victor Negrescu, a présenté, mercredi, devant les commissions parlementaires spécialisées, une première sélection des priorités de ce mandat. Il a ainsi mentionné quatre axes principaux, à savoir l’Europe de la convergence, l’Europe de la sécurité, l’Europe – acteur global et l’Europe des valeurs communes.
Bogdan Matei, 17.05.2018, 12:18
Le premier dossier, celui de la convergence, parle du développement durable, de la réduction des décalages de développement, de l’occupation de la main d’œuvre et des droits sociaux, de l’innovation et de la numérisation, de la connectivité et de la compétitivité de l’UE.
Le dossier intitulé « L’Europe de la sécurité» porte sur la sécurité intérieure de l’espace communautaire, la gestion de ses frontières extérieures, le fonctionnement de l’espace Schengen et ses défis actuels, sans oublier la cyber-sécurité.
Le 3e axe du mandat de la Roumanie, à savoir « l’Europe – acteur global », se réfère aux politiques de sécurité et de défense commune, à l’efficacité de l’action extérieure de l’UE, à la politique de voisinage et ses engagements assumés internationaux.
Enfin, le 4e dossier est celui de « L’Europe des valeurs communes ». Il inclut des questions liées à la solidarité, la cohésion et l’égalité des chances, mais aussi à la justice sociale, la démocratie, la liberté et le respect de la dignité humaine, la lutte contre le racisme, contre l’intolérance et la xénophobie, contre le populisme et l’antisémitisme.
Le document réunissant ces 4 axes de la présidence roumaine de l’UE est en plein processus de validation. Il sera présenté en juin prochain au plénum du Législatif de Bucarest, par la première ministre Viorica Dancila.
Pour l’instant, le ministre délégué aux Affaires européennes, Victor Negrescu, insiste sur la nécessité d’avoir un consensus national sur le texte final : « Ce document est le résultat d’une série de consultations publiques effectuées une année durant. Nous avons voulu y impliquer non seulement les représentants du Parlement de la Roumanie, mais aussi tous les gouvernements, ainsi que les représentants de l’administration présidentielle et ceux de la société civile. Sans doute, il faut aboutir à un consensus national, un consensus politique. Il est nécessaire de réussir à représenter de manière unanime nos intérêts en perspective de la présidence tournante de l’UE. Cette présidence a partiellement un rôle de médiateur et il est donc important pour nous de développer notre capacité d’écoute et d’interaction. »
Pour sa part, la presse a une approche plutôt prudente quant à la capacité de la classe politique de Bucarest d’agir de manière unitaire et cohérente pendant le mandat de la Roumanie à la tête du Conseil de l’UE. Et pour cause : la cohabitation toujours plus compliquée entre le président de droite et le gouvernement de gauche, a récemment contaminé aussi des thèmes de politique étrangère. Déjà, officiellement, Bucarest ne s’exprime plus par une seule voix, mettent en garde les analystes. (Trad. Ileana Taroi, Valentina Beleavski)