L’actualité internationale, dans le collimateur des ministres européens des Affaires étrangères
Brigitta Pana, 20.04.2021, 12:29
Réunis en visioconférence, les chefs de
diplomaties de l’UE ont discuté des sujets les plus urgents à l’agenda international.
Entre autres, les récentes tensions survenues entre la Russie et la République
tchèque et le cas du dissident russe Alexeï Navalny, actuellement emprisonné en
Russie.
L’occasion pour la Commission européenne d’exprimer
toute sa solidarité avec la position tchèque concernant l’expulsion des diplomates
russes. Prague, qui accuse Moscou d’une ingérence supposée dans l’explosion, en
2014, d’un entrepôt d’armes sur son territoire, a expulsé, samedi dernier, 18
employés de l’Ambassade de Russie, les accusant d’espionnage dans ce cas. Et
pour cause, selon Prague : les enquêtes ont révélé une liaison entre les services
secrets russes et l’explosion en question, qui avait fait deux morts. De son côté,
le ministre russe des AE qualifie les autorités tchèques d’avoir pris une
décision sans précédent. Il rejette les accusations, les considérant non
fondées et bizarres. Il a aussi décidé de déclarer indésirables 20 membres du
personnel de l’ambassade tchèque à Moscou.
Le cas d’Alexeï Navalny s’est aussi retrouvé sur
la table des chefs des diplomaties européennes. Cela fait 3 semaines déjà que ce
dernier fait la grève de la faim, son état de santé s’étant constamment dégradé
en l’absence de soins médicaux. Lors de la réunion, le ministre roumain des AE,
Bogdan Aurescu, a soutenu la proposition d’impliquer la Croix-Rouge dans ce
cas, Alexeï Navalny ayant été transféré ultérieurement dans un hôpital régional
pour détenus. Dans le contexte des actions russes de déstabilisation continue
des Etats du voisinage oriental et des Etats membres de l’UE en égale mesure,
le ministre roumain a réitéré l’importance d’une « approche stratégique » au
sein de l’espace communautaire dans la relation avec la Fédération de Russie.
De même, Bogdan Aurescu et d’autres homologues
européens ont exprimé leur préoccupation quant aux transgressions répétées du
cessez-le-feu et au renforcement de la mobilisation des forces militaires russes
dans l’est de l’Ukraine et en Crimée, cette province annexée illégalement par
la Russie, sans oublier l’intention de Moscou de limiter l’accès à la
navigation dans plusieurs secteurs de la mer Noire. Bogdan Aurescu n’a pas manqué
de réitérer le soutien de Bucarest à la souveraineté et à l’intégrité
territoriale de l’Ukraine voisine et au parcours européen de ce pays, se disant
favorable à l’approfondissement du processus d’association politique et d’intégration
économique, deux conditions essentielles pour renforcer l’Etat de droit, la démocratie
et la résilience de ce pays.
Et pas en dernier lieu, le chef de la diplomatie
roumaine a insisté sur la nécessité d’avoir une vision stratégique du
Partenariat oriental et un agenda ambitieux post-2020 qui prévoie aussi une
coopération renforcée des Etats partenaires dans le domaine sécuritaire. Enfin,
le responsable roumain a plaidé pour un rôle encore plus actif de l’UE dans le
règlement des conflits prolongés qui touchent la région de la mer Noire. (Trad.
Valentina Beleavski)