L’actualité de la coopération roumano – serbe
C’est un des peu nombreux voisins qui n’ont jamais été en guerre avec la Serbie et c’est aussi un des seulement cinq Etats membres de l’Union européenne à ne pas avoir reconnu l’indépendance du Kosovo – voilà comment se référait à la Roumanie le président serbe Aleksandar Vučić, qui a visité Bucarest ce jeudi. Au cours des pourparlers avec son homologue Klaus Iohannis et avec les autres responsables politiques roumains clé rencontrés, le chef de l’Etat serbe a mis en exergue la qualité de la relation bilatérale, mentionnant la gamme des domaines, depuis les droits des minorités à l’économie et depuis l’infrastructure au tourisme.
Bogdan Matei, 09.03.2018, 13:19
C’est un des peu nombreux voisins qui n’ont jamais été en guerre avec la Serbie et c’est aussi un des seulement cinq Etats membres de l’Union européenne à ne pas avoir reconnu l’indépendance du Kosovo – voilà comment se référait à la Roumanie le président serbe Aleksandar Vučić, qui a visité Bucarest ce jeudi. Au cours des pourparlers avec son homologue Klaus Iohannis et avec les autres responsables politiques roumains clé rencontrés, le chef de l’Etat serbe a mis en exergue la qualité de la relation bilatérale, mentionnant la gamme des domaines, depuis les droits des minorités à l’économie et depuis l’infrastructure au tourisme.
Le président roumain Klaus Iohannis affirme lui aussi que les relations entre Bucarest et Belgrade sont actuellement au beau fixe et promet de s’impliquer, aux côtés de son homologue, dans les efforts pour soutenir la coopération économique. Quant au sujet du Kosovo, ancienne province serbe à population majoritaire d’origine albanaise qui a proclamé il y a dix ans son indépendance par rapport à Belgrade, le chef de l’Etat roumain l’a qualifié de compliqué. La solution de ce problème, dit M. Iohannis, sera un pas de géant dans la voie européenne pour toute la région des Balkans occidentaux et l’entrée de la Serbie dans l’Union européenne se produira uniquement après la définition des rapports entre Belgrade et Priština : La solution ne peut pas venir de l’extérieur, mais elle doit être examinée avec les acteurs importants. Quelle qu’elle soit, la solution se doit d’être parfaitement juste, pour répondre au maximum aux attentes de toutes les parties ; il m’est impossible d’imaginer une solution pour le Kosovo qui soit refusée par les Serbes, ou par tout autre partie intéressée.
A son tour, le président Aleksandar Vučić a apprécié le soutien de la Roumanie à son pays: Je suis reconnaissant au président Iohannis et au peuple roumain pour le soutien que la Roumanie accorde à la Serbie par la voie européenne, ainsi que pour le souhait qu’un compromis soit trouvé au sujet du Kosovo. C’est une certitude le fait que la Roumanie n’a pas reconnu l’indépendance du Kosovo, qui est pour nous un très grand problème. Mais nous ferons de notre mieux pour trouver une solution de compromis.
Le président serbe a également promis que les autorités de Belgrade agiraient pour aider la minorité roumaine de son pays, un sujet délicat, et depuis longtemps, pour tous les responsables issus de toutes les familles politiques de Bucarest. La cause en est l’écart dramatique entre la manière dont les Serbes traitent, d’une parte, les environ 30 000 ethniques roumains de la province de Voïvodine (leurs droits répondent, en général, aux normes européennes en la matière) et, d’autre part, les quelques centaines de milliers vivant dans la Vallée de Timoc ; ceux-ci peinent à se voir reconnaître l’identité ethnique roumaine.
Les deux chefs d’Etat se sont aussi penchés sur le dossier des interconnexions énergétiques et de transport – ces thèmes étant également abordés durant les discussions avec la première ministre Viorica Dăncilă et avec les présidents des deux chambres du parlement de Bucarest, Călin Popescu-Tăriceanu, au Sénat, et Liviu Dragnea, à la Chambre des députés.