La visite du premier ministre roumain aux Etats-Unis
Il y a une décennie, lorsqu’il était le leader de la jeunesse social-démocrate roumaine, Victor Ponta ne se refusait pas le plaisir des gestes terribilistes. Il s’affichait en tee shirts imprimés du visage de Che Guevarra, symbole de la gauche mondiale anti-américaine et déclarait qu’il s’enchaînerait aux portes de la première base militaire des Etats Unis ouverte en Roumanie.
Bogdan Matei, 23.10.2013, 13:34
L’année dernière après la suspension du président Traian Bàsescu par la majorité de l’Union Social Libérale qui espérait le voir démis par référendum, le nouveau, alors, premier ministre Ponta polémisait à plusieurs reprises avec les émissaires de Washington qui ne cachaient leur appui vis-à-vis du chef de l’Etat.
Ces épisodes sont dépassés depuis longtemps. Rodé au pouvoir, le premier ministre fait la preuve du fait que, quelle que soit la couleur du pouvoir politique de Bucarest, les Etats Unis demeurent le partenaire politique et militaire le plus important de la Roumanie. Le vice-président Joe Biden a remercié, d’ailleurs, le premier ministre pour l’appui constant de la Roumanie dans des problèmes tels l’Afghanistan ou l’accueil du bouclier anti-missile. Leurs discussions se sont concentrées spécialement sur la collaboration économique et les deux leaders sont tombés d’accord sur le fait qu’il est important que le volume des investissements et du commerce bilatéral se développe.
Dans une interview accordée au correspondent de Radio Roumanie Victor Ponta expliquait : « La réponse de la partie américaine a été « Soyez forts économiquement, indépendants énergétiquement car, alors, certainement, militairement et politiquement et économiquement , vous êtes pour nous un partenaire important. »
Sur la toile de fond des préoccupations exprimées , également, par les compagnies américaines, le chef de l’exécutif de Bucarest a garanti que la justice roumaine ne sera plus impliquée dans des combats politiques et que leurs investissements sont en sécurité : « Ils disent : Nous venons investir mais le gouvernement du pays dans lequel nous investissons, la justice du pays respectif, peuvent-ils garantir la protection de notre investissement ? Or, en ce sens, je n’ai eu aucune entrave pour assurer du fait que nous sommes un système déjà suffisamment fort, côté gouvernemental et côté justice, de sorte que tout investisseurs qui observe les lois roumaines et les normes européennes a la certitude , tant du gouvernement que de la justice , pour la sécurité des investissements réalisés. »
Le dossier des visas dont les citoyens roumains ont encore besoin pour entrer aux Etats Unis demeure sans solution car il ne dépend pas de l’administration démocrate mais du Législatif, dominé par les républicains, raison pour laquelle on a, également, inclus à l’agenda de la visite du premier ministre des rencontres avec des membres du Congrès américain…(trad . : Costin Grigore)