La situation en Ukraine vue depuis Bucarest
Une guerre hybride – cest ainsi que le chef de lEtat roumain, Traian Basescu, qualifie le conflit en cours dans lest séparatiste de lUkraine, pas très loin donc de la frontière avec la Roumanie. Le président roumain explique quil sagit dune guerre menée par procuration, par des tiers – Tchétchènes, Transnistriens, Cosaques ou ressortissants dautres régions trouvées sous la houlette de Moscou, que celle-ci enverrait dans lest de lUkraine pour appuyer les séparatistes. Pour Traian Basescu, ce conflit met ensemble dautres dimensions aussi – la guérilla urbaine, la propagande et la rébellion des Ukrainiens de souche russe, le tout agrémenté dactions terroristes.
Roxana Vasile, 22.07.2014, 13:20
Une guerre hybride – cest ainsi que le chef de lEtat roumain, Traian Basescu, qualifie le conflit en cours dans lest séparatiste de lUkraine, pas très loin donc de la frontière avec la Roumanie. Le président roumain explique quil sagit dune guerre menée par procuration, par des tiers – Tchétchènes, Transnistriens, Cosaques ou ressortissants dautres régions trouvées sous la houlette de Moscou, que celle-ci enverrait dans lest de lUkraine pour appuyer les séparatistes. Pour Traian Basescu, ce conflit met ensemble dautres dimensions aussi – la guérilla urbaine, la propagande et la rébellion des Ukrainiens de souche russe, le tout agrémenté dactions terroristes.
La responsabilité pour tout ce qui se passe est à attribuer aux séparatistes russophones, mais aussi à la Fédération de Russie, devenue leur partenaire en apportant de lappui politique, humain et matériel, y compris toutes les catégories darmement. Des propos très durs du président Basescu qui interviennent alors que la communauté internationale népargne pas ses efforts pour tirer au clair les conditions du crash de lavion de la Malaysia Airlines, dans lequel tous les 298 passagers ont trouvé la mort.
Qui en est le coupable? Le chef de lEtat roumain précise: « Suite à lanalyse des informations dont nous disposons, la responsabilité revient directement au groupement terroriste de lest de lUkraine, celui qui a exécuté la frappe contre lavion malaisien. Dans le même temps, la Fédération de Russie, qui a mis à disposition des spécialistes et de léquipement nécessaire pour effectuer cette frappe, est également une partie de cet acte terroriste. Nous avons pris note de la déclaration du président Poutine appelant à ne pas utiliser cet événement à des fins politiques. Personne ne lutilise, mais le président Poutine ne peut pas se dérober et ne peut pas se cacher, derrière des atermoiements et des mensonges, de la responsabilité qui lui incombe davoir mis à la disposition des insurgés des experts et des équipements militaires grâce auxquels lavion a été frappé. »
Dans ces conditions, lUE pouvait-elle faire plus que ce quelle a déjà fait ? « Oui, sans aucun doute » répond le président Traian Basescu: « Les sanctions devaient être instituées depuis longtemps, des sanctions économiques dures, qui découragent la légèreté avec laquelle la Fédération russe alimente le conflit généré par les « terroristes » dans lEst de lUkraine. Certes, il y a toujours eu des arguments contre ces sanctions – un certain pays y a dimportants investissements, un autre doit y fournir des équipements complexes, un autre est dépendant du gaz russe, dautres sont davis quil est mieux dêtre à la fois avec lUE quavec la Fédération de Russie et davoir une attitude molle. Bien sûr, les arguments économiques sont extrêmement importants. Mais, dans lUE nous parlons de valeurs. Le citoyen européen nest-il pas la valeur la plus importante? Sa sécurité? » sest demandé Traian Basescu
Et lui dajouter: « La Fédération de Russie doit être traitée de ce point de vue même si nous, les Européens, avons des pertes économiques consistantes. Elles ne seront pas plus lourdes que celles de la Russie », a insisté le chef de lEtat. Autant on retarde la mise en œuvre de sanctions dures, autant le prix à payer pour ne pas avoir coupé lenthousiasme de Vladimir Poutine de reconquérir les anciens territoires de lempire soviétique sera plus important, a conclu le président roumain. (trad.: Andrei Popov)