La Shoah en Roumanie
Le 30 septembre dernier, l’on marquait les 88 ans écoulés depuis la naissance d’Elie Wiesel. Prix Nobel de la Paix, ce journaliste et écrivain d’origine roumaine était aussi un ancien survivant des camps de concentration nazis d’Auschwitz-Birkenau. Militant pour les droits humains, Elie Wiesel a œuvré toute sa vie, achevée le 2 juillet dernier, pour que son idéal devienne réalité – c’est-à-dire empêcher que des horreurs similaires à la Shoah se répètent sur la planète et faire en sorte que la mémoire des conséquences de la seconde guerre mondiale ne s’estompe jamais. En 2004, une commission internationale dirigée par Elie Wiesel avait élaboré un rapport sur la participation de la Roumanie à la Shoah. Le document a servi de base scientifique à la reconnaissance officielle par Bucarest de son implication dans l’extermination de masse qu’a représentée l’Holocauste.
Roxana Vasile, 10.10.2016, 13:42
Le 30 septembre dernier, l’on marquait les 88 ans écoulés depuis la naissance d’Elie Wiesel. Prix Nobel de la Paix, ce journaliste et écrivain d’origine roumaine était aussi un ancien survivant des camps de concentration nazis d’Auschwitz-Birkenau. Militant pour les droits humains, Elie Wiesel a œuvré toute sa vie, achevée le 2 juillet dernier, pour que son idéal devienne réalité – c’est-à-dire empêcher que des horreurs similaires à la Shoah se répètent sur la planète et faire en sorte que la mémoire des conséquences de la seconde guerre mondiale ne s’estompe jamais. En 2004, une commission internationale dirigée par Elie Wiesel avait élaboré un rapport sur la participation de la Roumanie à la Shoah. Le document a servi de base scientifique à la reconnaissance officielle par Bucarest de son implication dans l’extermination de masse qu’a représentée l’Holocauste.
David Liberman est le président de la communauté juive de Sighetul Marmatiei, ville d’origine d’Elie Wiesel, dans le nord de la Roumanie, précise : « Elie Wiesel est un cas à part parmi les survivants de la Shoah, avec son investissement personnel hors du commun pour garder vive cette mémoire. Ces dernières années, les souvenirs liés à l’Holocauste commencent à s’estomper et c’est dommage puisque les jeunes d’aujourd’hui ne savent plus ce que représentent le judaïsme et la judaïté. A ce rythme, dans quelques années, l’image de la Shoah elle-même s’effacera de la mémoire collective »
D’ailleurs, 2016 est, en Roumanie, l’année de la commémoration de plusieurs événements tragiques – les 75 ans depuis le pogrome de janvier 1941, perpétré par l’extrême-droite, à Bucarest, les 75 ans, aussi, depuis le pogrome de Iasi, de juillet 1941, et les déportation en Transnistrie, en octobre 1941, territoire ukrainien administré, à l’époque, par l’armée roumaine.
Dans ce contexte, à l’occasion du Journée nationale de commémoration des victimes de la Shoah, le 9 octobre, le ministère roumain des Affaires étrangères a rendu hommage à tous ceux ayant subi ce génocide, tout en exprimant sa solidarité avec les survivants de ces événements tragiques. La compréhension et le respect de cette mémoire sont d’autant plus importants que l’on assiste, dernièrement, au retour de l’antisémitisme, dont les manifestations se font jour dans de nombreux pays, affirme la diplomatie roumaine. Voilà pourquoi, celle-ci réaffirme sa détermination à œuvrer au renforcement des instruments législatifs et institutionnels internationaux qui préviennent et punissent les actes antisémites ou racistes, xénophobes, discriminatoires ou intolérants.
Effectivement, la Roumanie a fait des efforts substantiels, ces dernières années, pour assumer son passé ainsi que pour condamner l’antisémitisme et le négationnisme, ouvrant plusieurs lignes d’action prioritaires – la mémoire, l’éducation et la recherche scientifique. A noter aussi que, depuis mars 2016, Bucarest préside l’Alliance intergouvernementale internationale pour la mémoire de la Shoah, regroupant 31 pays.