La Roumanie s’inquiète de la flambée des prix des combustibles
Daniela Budu, 31.10.2022, 11:51
Inquiété par la flambée des
tarifs énergétiques, le gouvernement de Bucarest poursuit cette semaine ses
débats au sujet des lois de l’énergie et prépare une stratégie de gestion des
ressources minérales non énergétiques. Réunis au sein des commissions
parlementaires spécialisées, les sénateurs se repenchent aussi sur l’ordonnance
visant le plafonnement du prix du bois de chauffage, après que le document tel
qu’il a été élaboré par le gouvernement, a généré une crise sur le marché.
Quant à la majoration des prix
énergétiques, le cabinet examine un acte normatif élaboré par le Ministère de
tutelle et censé régler le marché intérieur, compte tenu de certaines
conditions. Aux dires du secrétaire d’Etat au Ministère de l’Energie, Dan Drăgan, le marché intérieur de l’énergie est pratiquement
réglementé, mais les autorités continuent à chercher des mesures à long terme.Dan Drăgan:
A l’heure actuelle, nous examinons toutes les
opportunités, toutes les options et tous les scénarios pour voir si de
nouvelles mesures s’imposent. Le marché est plus ou moins réglementé suite aux
plafonds décidés aussi bien dans le cas du tarif de l’électricité que du gaz
naturel. Mais, comme je viens de le dire, on continue à imaginer différents
scénarios que nous pourrions mettre en place. Dans ce sens, on discute aussi
bien avec nos partenaires du gouvernement, notamment avec le Ministère des
Finances pour trouver ensemble, des sources de financement supplémentaires.
Cette semaine encore, le gouvernement roumain prépare une
stratégie d’exploitation de ressources minérales non énergétiques, Horizon2035. Il s’agit d’un
acte normatif par lequel la Roumanie se propose de trouver des ressources
minérales exploitables, de lancer une industrie du cuivre afin d’obtenir des
produits relevant d’un taux élevé de la TVA et d’exploiter les gisements de graphite
utilisé dans la fabrication de piles.
Quant à la crise sur le marché national du bois, nous
rappelons que celle-ci a été provoquée après le plafonnement à 400 lei, soit 80
euros du mètre cube de bois de chauffage, suite auquel le bois et les produits
forestiers sont disparus. Dans ce contexte, les experts tirent la sonnette d’alarme
et affirment que le plafond n’est pas réaliste, car il ne couvre pas les coûts
d’exploitation et de transport. Dans le contexte où le tarif du bois a provoqué
de blocages sérieux sur le marché, les représentants de l’Association ProLemn,
ProBois, réclament une baisse de la TVA à 5% pour tous les produits forestiers
destinés au chauffage. Selon eux, on ne saurait mettre en place un prix unique
pour toutes les chaînes de distribution du bois de chauffage. Le plus
probablement, l’Ordonnance visant la mise en place d’un tarif plafonné du bois
sera amendée par les sénateurs afin qu’un soutien puisse être offert aux consommateurs
vulnérables, pendant les mois d’hiver. Le sénateur USR, Aurel Oprinoiu, nous explique en quoi ce soutien
consiste-t-il:
Il faudrait qu’on lance un système de coupons à l’intention
des consommateurs en situation de vulnérabilité, tout comme on l’a déjà fait
dans le cas d’autres citoyens vulnérables pendant cette période de crise, en
plafonnant les tarifs de l’électricité ou du gaz.
Les sénateurs doivent proposer une solution dans les jours
à venir, sinon l’ordonnance bénéficiera d’une procédure d’approbation tacite du
Sénat, première chambre parlementaire saisie dans cette affaire.