La Roumanie – plus présente dans le patrimoine de l’UNESCO
L'UNESCO a ajouté une série de sculptures extérieures du grand sculpteur roumain Constantin Brâncuşi à la liste du patrimoine mondial.
Mihai Pelin, 29.07.2024, 12:51
L’ensemble monumental « La Voie des héros », un des chefs-d’œuvre du sculpteur Constantin Brâncuşi en Roumanie, et les frontières de l’Empire romain – Dacie ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ainsi sont-ils considérés comme quelques-uns des exemples les plus remarquables de l’art public du XXe siècle.
La Voie des héros
L’ensemble sculptural de Târgu Jiu, petite ville du sud-ouest de la Roumanie, composé de quatre œuvres – soit « La Table du silence », « L’Allée des chaises », « La Porte du baiser » et « La Colonne sans fin » – a été conçu et construit par Constantin Brâncuşi. Les quatre œuvres ont été réalisées dans les années 1937-1938, en hommage aux soldats tombés sur les champs d’honneur de la Première Guerre mondiale.
Ces ensembles sculpturaux alignés sur un axe de 1,5 km de long sur le Boulevard des Héros à Târgu Jiu sont quelques-unes des rares œuvres du grand sculpteur présentes en Roumanie.
« La reconnaissance accordée nous oblige à protéger l’ensemble monumental, à le garder intact pour les générations futures et pour la mémoire culturelle de l’humanité », a déclaré la ministre de la Culture, Raluca Turcan.
Le limes romain
Le deuxième dossier admis est celui de la ligne de fortifications romaines (limes en latin) érigées le long de la frontière nord de la province de Dacie, qui compte 277 sites répartis dans 16 départements. Faisant partie du système général de défense de l’Empire romain, les Frontières de l’Empire romain – Dacie témoignent de l’expansion maximale de la puissance de l’Empire romain à travers la consolidation de ses frontières septentrionales. Long de plus de mille kilomètres, c’est le plus grand segment des frontières de l’Empire romain et comprend à la fois des secteurs terrestres et fluviaux.
Constantin Brâncuşi
Constantin Brâncuşi est né dans le petit village de Hobita, dans le département de Gorj, mais il a passé la plupart de sa vie à Paris. Il est arrivé dans la capitale française en 1904, après un long voyage de 18 mois, et a travaillé finalement sous la direction du grand sculpteur Auguste Rodin. Il a quitté cependant son atelier en 1907 en affirmant que « Rien ne pousse à l’ombre des grands arbres ! ». Il est devenu l’un des artistes les plus influents du XXe siècle. Après sa mort en 1957, il a légué à l’Etat français son atelier et une partie de ses œuvres. Il a souhaité laisser ses œuvres en Roumanie, mais le gouvernement communiste de l’époque a refusé son offre.
En 2023, la ville de Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie, a organisé la première exposition rétrospective des œuvres de l’artiste. C’était la première exposition dans son pays natal de ces 50 dernières années. Entre temps à Paris, le Centre Pompidou a organisé une exposition rétrospective en son honneur, la première du genre depuis celle de 1995.
La liste des monuments roumains inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO
Les nouveaux monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, s’ajoutent à une longue liste comprenant le delta du Danube (présente depuis 1991), les villages aux églises fortifiées de Transylvanie (1993), les églises de Moldavie (1993, 2010), le monastère de Hurezi (1993), les Citadelles Daces des Monts Orăştiei (1999), le Centre historique de Sighişoara (1999), les églises en bois de Maramureş (1999), les Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe (2017) et le Paysage minier culturel de Roşia Montană (2021).