La Roumanie – opposée à une Europe à plusieurs vitesses
La Roumanie est contre une Europe à plusieurs vitesses, car de telles formules de réforme de l’UE pourrait aboutir à la désintégration du projet européen, a affirmé, à Bucarest, le président Klaus Iohannis, qui recevait le premier ministre maltais, Joseph Muscatta, dont le pays détient actuellement la présidence semestrielle de l’Union. Le chef de l’Etat roumain réagissait ainsi au Livre blanc présenté par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, aux députés européens, à Bruxelles.
România Internațional, 02.03.2017, 13:32
La Roumanie est contre une Europe à plusieurs vitesses, car de telles formules de réforme de l’UE pourrait aboutir à la désintégration du projet européen, a affirmé, à Bucarest, le président Klaus Iohannis, qui recevait le premier ministre maltais, Joseph Muscatta, dont le pays détient actuellement la présidence semestrielle de l’Union. Le chef de l’Etat roumain réagissait ainsi au Livre blanc présenté par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, aux députés européens, à Bruxelles.
Le document en question fait une analyse des éventuelles évolutions de l’UE sur les dix prochaines années, depuis l’impact des nouvelles technologies sur la vie de la société et sur les emplois aux interrogations liées à la mondialisation, la situation sécuritaire et à la montée des populismes.
Une première piste envisagée est celle de la continuation de l’actuel agenda de réforme, qui suit la déclaration de Bratislava, de 2016. Une deuxième piste prend en compte une Europe ciblée seulement sur le marché unique, les Etats membres allant gérer individuellement des domaines tels la migration, la sécurité ou encore la défense. Le troisième scénario est celui d’une UE à deux vitesses, avec un noyau d’Etats qui veulent et peuvent travailler ensemble dans certains domaines, les autres Etats membres pouvant s’y joindre plus tard. L’espace Schengen est un bon exemple de ce type de coopération. Le 4e scénario repose sur une Europe active dans des domaines considérés comme importants – la sécurité, la lutte contre le terrorisme ou les télécommunications – avec des résultats rapides à la clé. La dernière piste de réflexion proposée par Jean-Claude Junker est celle d’une intégration européenne approfondie.
Les députés européens ont vivement réagi au Livre blanc proposé par M. Junker. Le social-démocrate roumain Victor Boştinaru a critiqué l’idée d’une UE à plusieurs vitesses : « Nous sommes opposés à l’idée d’une Europe à deux ou à plusieurs vitesses. C’est une idée dangereuse et le moment choisi pour l’évoquer est le pire. Cette proposition ne peut produire que de nouvelles divisions, de l’inquiétude, des frustrations et même un sentiment d’humiliation, y compris dans des sociétés profondément convaincues de l’importance du projet européen et prêtes à coopérer loyalement à la consolidation de l’UE. C’est le cas de mon pays. »
A son tour, le commissaire européen à l’économie, Pierre Moscovici, attire l’attention que ‘Le Livre blanc’ contient aussi l’option du démantèlement du bloc communautaire. Ce document sera remis aux dirigeants européens le 25 mars, au sommet de Rome, qui marquera le 60e anniversaire de la création de l’Union européenne. Le Livre blanc de Jean-Claude Junker ouvre un processus de réflexion à travers lequel les 27 décideront de l’avenir de l’Union. (Trad. Ileana Taroi)