La Roumanie et l’euro
Mihai Pelin, 05.06.2014, 15:49
En dépit du fait qu’elle veut adhérer à la zone euro, la Roumanie ne remplit pas intégralement les critères pour ce processus. Selon le Traité de l’UE toutes les deux années ou à la demande d’un Etat membre qui veut y adhérer, la Commission Européenne analyse l’accomplissement des conditions nécessaires pour adopter la monnaie unique. Le dernier en date des rapports de convergence de l’Exécutif européen constate que les progrès enregistrés par la Bulgarie, la République Tchèque, la Croatie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Suède, Etats qui désirent adopter la monnaie euro le 1-er janvier 2015, sont hétérogènes.
Au cas de la Roumanie, les officiels de Bruxelles disent que notre pays ne remplit deux des cinq critères de convergence nominale pour adopter l’euro, respectivement le taux d’inflation et le cours de change mais remplit les points concernent le déficit budgétaire, la dette publique et les taux d’intérêt à long terme.
Selon ce rapport, l’inflation moyenne des 12 derniers mois jusqu’en avril 2014 a été de 2,1%, au delà de la valeur de référence de 1,7%. Cet indicateur est calculé comme une moyenne des 12 derniers mois des taux d’inflation de Lituanie, du Portugal et d’Irlande — les plus performants de l’UE à ce chapitre — plus de 1,5%. Les estimations de la CE indiquent le fait que l’inflation va augmenter et va parvenir à 3,3% en 2015. En matière de cours de change, il résulte que la Roumanie pratique un régime de flottaison contrôlée qui permet des interventions de la banque centrale au niveau du marché des devises.
Après la crise financière internationale de 2009, le leu roumain s’est stabilisé ces deux dernières années se dépréciant vis-à-vis de l’euro de 1,9% – montre-t-on dans le rapport. En échange, la Roumanie ne se situe pas en procédure de déficit excessif.
En 2013, le déficit budgétaire a été de 2,3% du PIB et selon les prédictions de la CE il va se réduire à 2,2% du PIB cette année et à 1,9% en 2015 tandis que la dette publique va augmenter des 38% du PIB en 2013 à 40% en 2015. Les taux des intérêts à long terme, eux, ont baissé au mois d’avril à 5,3%, en dessous de la valeur de référence de 6,2%.
Le milieu d’affaires n’a pas été tout aussi performant que dans d’autres Etats de la zone euro et la législation bancaire n’est pas intégralement compatible à l’adoption de la monnaie unique. Le seul pays ayant rempli tous les critères de convergence est la Lituanie de sorte que, à partir du 1-er janvier 2015, la zone euro comptera 19 membres, Lituanie comprise , le cinquième pays ex-communiste de la zone euro après la Slovaquie, la Slovénie, l’Estonie et la Lettonie. La Roumanie, la Bulgarie, la République Tchèque, la Croatie, la Hongrie, la Pologne et la Suède ne replissent pas actuellement toutes les conditions pour adopter l’euro et bénéficient d’une dérogation, leur situation devant être re-évaluée au cours des deux années à venir. (Trad. Costin Grigore)