La Roumanie et l’espace Schengen
Prévue d’abord pour mars 2011, l’adhésion de la Roumanie, mais aussi de la Bulgarie, à l’espace communautaire, a été ajournée de manière répétée, les Pays-Bas en étant le principal opposant. Les raisons invoquées le long du temps relèvent de certains objectifs assumés dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification, ayant trait à la corruption, à la justice et à la lutte contre le crime organisé, même s’il ne devait pas y avoir de rapport entre l’adhésion à Schengen et le MCV. L’adhésion à Schengen continue d’être un thème d’intérêt pour Bucarest, mais aussi pour Bruxelles, sur la toile de fond de l’exode sans précédent des migrants vers l’Europe, ces dernières années.
Florentin Căpitănescu, 19.09.2017, 16:52
Prévue d’abord pour mars 2011, l’adhésion de la Roumanie, mais aussi de la Bulgarie, à l’espace communautaire, a été ajournée de manière répétée, les Pays-Bas en étant le principal opposant. Les raisons invoquées le long du temps relèvent de certains objectifs assumés dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification, ayant trait à la corruption, à la justice et à la lutte contre le crime organisé, même s’il ne devait pas y avoir de rapport entre l’adhésion à Schengen et le MCV. L’adhésion à Schengen continue d’être un thème d’intérêt pour Bucarest, mais aussi pour Bruxelles, sur la toile de fond de l’exode sans précédent des migrants vers l’Europe, ces dernières années.
La semaine dernière, en session plénière du Parlement européen, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a estimé, dans son discours sur l’état de l’Union, que la Roumanie et la Bulgarie devaient être reçues rapidement dans l’espace de libre circulation. L’idée a été reprise en début de semaine, par le commissaire européen pour l’Union de la sécurité, Julian King, en visite officielle à Bucarest. L’espace Schengen s’en trouverait renforcé et tous les pays y gagneraient, si la Roumanie en faisait elle aussi partie, a déclaré le commissaire.
Cette déclaration survenait sur la toile de fond des discussions de Julian King avec les responsables roumains sur les efforts entrepris pour contrecarrer le terrorisme, surtout au plan informatique, et aussi sur la criminalité organisée. L’officiel a annoncé, d’autre part, qu’un paquet de mesures serait prochainement présenté à la Commission européenne pour accroître la capacité communautaire de résistance et la capacité de dissuasion des attaques terroristes.
Bucarest satisfait à tous les critères d’adhésion à l’espace Schengen, rappellent les autorités roumaines. La Roumanie s’acquitte avec succès des devoirs qu’elle a assumés en tant qu’Etat situé à la frontière orientale de l’Union européenne. Liviu Dragnea, le leader du PSD, principal parti au pouvoir, explique :SON : « Notre accession à Schengen n’apporte pas d’avantages seulement à la Roumanie, mais à tous les Etats de l’UE. Du point de vue technique, la Roumanie a déjà tout fait depuis longtemps. Beaucoup de voix affirment que vu les élections dans certains pays, il faut qu’ils adoptent de telles positions. C’est une attitude injuste à l’égard de la Roumanie, absolument injuste.
La Roumanie assure la frontière est sur une grande longueur, la Roumanie a consenti à des investissements très importants, elle a fait de très gros efforts, elle s’est investie dans toutes ces structures sécuritaires à la frontière est et se voit refuser l’accession à Schengen sans une motivation liée à ce qui a été discuté lorsque ce processus avait commencé. » Les affirmations de Liviu Dragnea, président de la Chambre des députés, font suite au fait que les Pays-Bas et l’Allemagne ont réitéré leur opposition à l’égard de l’admission de la Roumanie à Schengen.