La Roumanie et les investissements étrangers
La Roumanie signale une baisse des investissements étrangers jusqu’au même niveau que celui enregistré en pandémie.

Roxana Vasile, 10.04.2025, 11:25
Nouvelle usine en Roumanie
Un consortium allemand ouvrira une nouvelle usine en Roumanie pour fabriquer des pièces aéronautiques pour des avions de ligne, a affirmé le premier ministre roumain Marcel Ciolacu, lors d’une réunion gouvernementale mercredi. Cela prouve, qu’en dépit de la situation économique internationale particulièrement compliquée, la Roumanie continue à attirer des investisseurs importants, a précisé M. Ciolacu selon qui l’une des principales raisons qui explique le choix du fabriquant allemand est la position stratégique de la Roumanie, à mi chemin entre l’Ouest et l’Est.
Un alentissement des investissements étrangers en Roumanie
En revanche, les chiffres indiquent un ralentissement des investissements étrangers en Roumanie. Les raisons en sont multiples. D’abord, la situation géopolitique, le déficit budgétaire élevé, mais aussi les incertitudes fiscales et politiques. En plus, la guerre commerciale qui risque d’éclater suite aux nouveaux droits de douane imposés par l’administration américaine de Donald Trump, y compris aux importations en provenance de l’UE, ne fait que décourager encore plus les investisseurs. Or, dans de telles conditions, le jour même où le premier ministre se félicitait pour l’investissement allemand, le chef de l’Etat par intérim, Ilie Bolojan, rencontrait, lui, des représentants du Conseil des Investisseurs étrangers en Roumanie, une association qui réunit les plus importants hommes d’affaires à capital étranger de chez nous dont les chiffres d’affaires cumulés représentent un cinquième du PIB.
Il faut créer un contexte favorable et prédictible
Un pays ne peut pas être changé par son gouvernement ou son président, a expliqué Ilie Bolojan, mais par ses habitants et les compagnies qui investissent dans l’économie. En revanche, a-t-il ajouté, les responsables politiques ont l’obligation de créer un contexte favorable et prédictible censé récompenser la performance et pénaliser l’indifférence et l’inaction. Qu’est ce que la Roumanie devrait-elle faire pour figurer parmi les dix premières économies européennes? Daniel Anghel, à la tête du Conseil des Investisseurs étrangers opine que: „L’effort moyen d’investissement annuel devrait se monter à 35% du PIB d’ici 2030, pour rester aux alentours de 28 à 30% du PIB entre 2031 et 2040. Ce sont des chiffres difficiles à atteindre, notamment dans un contexte plutôt décourageant, comme est celui actuel. Mais, une meilleure stratégie et un dialogue capable de réunir autour de la même table tous les acteurs importants aussi bien du domaine des affaires que de celui public nous permettraient d’obtenir un rythme de croissance plus alerte que celui actuel”.
Cela veut dire que la Roumanie pourrait accroître sa compétitivité régionale avec le soutien des grands acteurs économiques à condition qu’elle met en place des mesures stratégiques censées stimuler les investissements majeurs, à forte valeur ajoutée. Ce fut là l’une des principales conclusions sur lesquelles a débouché la discussion entre le président roumain par intérim, Ilie Bolojan et les représentants du Conseil des Investisseurs étrangers.