La Roumanie et le FMI
Le Fonds Monétaire International n’ignore pas les divergence de vues entre le chef de l’Etat, Traian Băsescu et son premier ministre, Victor Ponta, au sujet des mesures nécessaires pour atteindre la cible de déficit agréée dans le cadre de l’accord de précaution récemment conclu par Bucarest. « Nous suivons de près les évolutions en Roumanie et attendons que les autorités se décident si elles souhaitent ou non modifier les politiques nécessaires pour atteindre cette cible » — a déclaré à Washington le directeur de communication du FMI, Jerry Rice. Ce dernier a également précisé que le paquet de mesures devrait être soumis au Conseil d’administration du FMI.
Roxana Vasile, 13.12.2013, 15:19
Le Fonds Monétaire International n’ignore pas les divergence de vues entre le chef de l’Etat, Traian Băsescu et son premier ministre, Victor Ponta, au sujet des mesures nécessaires pour atteindre la cible de déficit agréée dans le cadre de l’accord de précaution récemment conclu par Bucarest. « Nous suivons de près les évolutions en Roumanie et attendons que les autorités se décident si elles souhaitent ou non modifier les politiques nécessaires pour atteindre cette cible » — a déclaré à Washington le directeur de communication du FMI, Jerry Rice. Ce dernier a également précisé que le paquet de mesures devrait être soumis au Conseil d’administration du FMI.
Entre temps, à Bucarest, le président de la République, de centre-droit, et le chef du cabinet, de centre-gauche, ne sont pas près d’enterrer la hache de la guerre. D’un côté, le chef de l’Exécutif, Victor Ponta, attend la réponse de la Commission européenne portant sur l’éventuel ajournement de trois mois de l’introduction d’une accise supplémentaire de 7 centimes d’euros sur le gasoil. Cette mesure, il aurait souhaité la mettre en place à compter de janvier 2014, en contrepoint à la majoration des salaires, des pensions de retraite et à la diminution des contributions sociales.
De l’autre côté, début décembre, sur la toile de fond des craintes exprimées notamment par les transporteurs, le président Băsescu avait mis en garde contre le fait que si le gouvernement ne trouvait pas de solutions pour renoncer à l’accise majorée sur les carburants, il n’approuverait pas le budget de l’Etat 2014 sous sa forme actuelle. Et lui d’ajouter qu’il envisage de le renvoyer au Parlement pour nouveaux débats, voire même de recourir à la voie d’attaque auprès de la Cour constitutionnelle.
Traian Basescu a par ailleurs affirmé maintenir son refus d’instituer la nouvelle accise de 7 centimes d’euro, étant donné l’absence de ressources au budget. En outre, il a qualifié cette mesure d’anti économique et de contraire aux intérêts de la Roumanie. Le président de la République a souligné qu’il ne donnerait pas son aval au mémorandum conclu par le gouvernement de Bucarest avec le FMI, en expliquant que le pays n’est pas tributaire aux tranches du crédit octroyé par ladite institution financière internationale et que la renégociation du mémorandum ne pose aucun problème de financement. Bref, tout le monde est en expectation.
Le chef de l’Etat attend le premier ministre pour des discussions avant le 29 décembre, date à laquelle il devrait trancher la question de la loi du budget. Pour sa part, le chef du gouvernement attend la position des bailleurs de fonds internationaux. Enfin, le FMI, lui, attend la décision des autorités de Bucarest sur une éventuelle modification de leurs politiques, afin d’atteindre la cible de déficit établie. Avec ou sans la signature du mémorandum, Bucarest est tenu de respecter les recommandations concernant les réformes structurelles et les mesures budgétaires — a fait savoir la Commission européenne, qui, elle aussi est dans l’attente d’une décision de la partie roumaine au sujet de l’accord avec le FMI. Puisque c’est elle qui a opté pour cet accord, ce sera toujours à elle de trancher si elle souhaite, oui ou non, le poursuivre, a martelé Bruxelles. (trad.: Mariana Tudose)