La Roumanie et le Brexit
Le premier octobre, Michel Barnier est officiellement devenu le négociateur en chef de la Commission Européenne, chargé de préparer la sortie de la Grande Bretagne de l’UE – un divorce compliqué et douloureux qui survient à un moment où l’Union traverse une des plus grandes crises de son histoire. Pour commencer, Michel Barnier, un vétéran des institutions de Bruxelles, souhaite interroger les 27 Etats membres au sujet du Brexit.
Roxana Vasile, 06.10.2016, 13:59
Après avoir visité son pays natal, la France, puis l’Allemagne et les Pays Bas, le négociateur en chef est arrivé mercredi en Roumanie pour des pourparlers avec le ministre roumain des AE, Lazar Comanescu et avec le premier ministre Dacian Ciolos, ancien commissaire européen et ancien collègue de Cabinet de M. Barnier. Bucarest souhaite que les négociations sur la sortie de la Grande Bretagne de l’UE se déroulent dans un format qui inclue toutes les parties et qui mette en lumière la vision commune des 27 et des institutions européennes.C’est le message transmis par le premier ministre Dacian Ciolos à Michel Barnier.
Il ne faut pas oublier non plus que la Roumanie assurera la présidence du Conseil de l’UE au premier semestre de 2019, soit au moment où les négociations du Brexit seront finalisées. Par conséquent, Bucarest aura à une grande responsabilité à assumer. Du point de vue de Bruxelles, pour l’instant, toute négociation est exclue tant que Londres n’active pas l’article 50 du Traité de Lisbonne pour initier la sortie du bloc communautaire, action prévue pour le printemps prochain.
Par la suite, les discussions de Michel Barnier avec les responsables de Londres se concentreront sur 3 grands thèmes : la sortie de la Grande Bretagne du budget de l’UE, du commerce et de la politique extérieure de l’Union, sans oublier le marché unique, qui inclut le sujet sensible de la libre circulation de la main d’œuvre, un des principes fondamentaux de l’UE.
Pour ce qui est de ce dernier point, la Roumanie a déjà affirmé fermement qu’il n’y aurait pas de compromis. Bucarest ne s’est pas encore exprimé au sujet d’autres problèmes liés au Brexit, mais son message officiel c’est que la Roumanie souhaite avoir à l’avenir un partenariat spécial avec la Grande Bretagne.
Un avis partagé par Michel Barnier. Européen convaincu, il est connu comme un grand antibritannique dans les milieux eurosceptiques de Londres. Bien qu’il s’attende à des négociations très dures, M. Barnier n’a pourtant pas l’intention de déclarer la guerre au Royaume Uni. Dans sa vision, l’Europe et la Grande Bretagne partagent des intérêts communs, notamment dans les domaines de la sécurité et de la défense, où il est nécessaire d’avoir une forte coopération bilatérale. (Trad. Valentina Beleavski)