La Roumanie et la lutte contre le terrorisme
Moins d’une année après le carnage dans la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, les djihadistes ont à nouveau frappé le cœur de la France. Parmi les victimes figure aussi un couple de Roumains, parents de deux enfants. Alliée de la France au sein de l’OTAN et partenaire dans l’UE, francophone et francophile par tradition, la Roumanie a vite fait de se rallier aux mesures adoptées par la communauté internationale qui essaie d’éviter que de telles atrocités se répètent à lavenir aussi.
Bogdan Matei, 19.11.2015, 14:43
Moins d’une année après le carnage dans la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, les djihadistes ont à nouveau frappé le cœur de la France. Parmi les victimes figure aussi un couple de Roumains, parents de deux enfants. Alliée de la France au sein de l’OTAN et partenaire dans l’UE, francophone et francophile par tradition, la Roumanie a vite fait de se rallier aux mesures adoptées par la communauté internationale qui essaie d’éviter que de telles atrocités se répètent à lavenir aussi.
Dans le contexte des débats menés à Bucarest sur la question des quotas de réfugiés du Moyen Orient et d’Afrique du Nord que les djihadistes peuvent aisément infiltrer, le président roumain, Klaus Iohannis, a tenu à souligner qu’à l’instar d’autres pays d’Europe centrale et de l’Est, la Roumanie n’est pas une destination de prédilection de ceux-ci.
Le terrorisme vise à susciter la peur, a affirmé le chef de l’Etat roumain: « Ce n’est qu’au moment où l’on permet à la peur de pénétrer le tissu social de nos pays que les terroristes parviennent à leur fin. Or force nous est d’empêcher que cela arrive. Nous ne devons pas laisser la xénophobie, l’ultra-nationalisme, le chauvinisme à gagner du terrain dans nos sociétés. Par ailleurs, il est hors de question de laisser cette peur nous mener à stigmatiser certaines communautés religieuses qui n’y sont pour rien”.
Par respect pour les minorités ethniques et religieuses, la population musulmane de Roumanie ne fera pas l’objet de mesures spéciales, a fait savoir le président Iohannis. Massés surtout dans le sud-est du pays, en Dobroudja, ancienne province de l’Empire Ottoman, pendant des siècles, les quelque 70 mille musulmans de Roumanie, tatares et turcs notamment, sont un véritable modèle d’intégration et de loyauté envers l’Etat roumain. De même que les autres ethnies vivant sur le territoire roumain, les deux communautés sont dailleurs représentées doffice à la Chambre des députés du Parlement de Bucarest. Notons aussi quau début des années 2000, lorsque les troupes roumaines participaient aux campagnes anti-terroristes dAfghanistan et dIrak, le porte-parole du ministère roumain de la Défense était un officier dorigine turque, très populaire parmi les journalistes.
Par ailleurs, le chef du culte musulman de Roumanie, mufti Murat Iousouf, a durement condamné, et sans équivoque, les attaques de Paris de même que tous ceux qui organisent ce genre dactes cruels: « Il sagit, tout dabord, dun crime contre lhumanité. Ces actions nont aucun lien avec la religion islamique, même si ces gens se disent des adeptes de lIslam. Pour ma part, jai, à nouveau, appelé tous les leaders religieux musulmans à nous réunir et à trouver des solutions pour ne plus voir apparaître de tels groupements au sein de notre communauté religieuse! Pour ne plus avoir des gens qui donnent une interprétation erronée au saint Coran. Il y a un verset dans le 5e chapitre du Coran qui dit clairement: celui qui tue une âme, un être humain, tue toute une société, toute une communauté! », a précisé le mufti Murat Iousouf.
Le muftiat musulman de Roumanie a également exprimé sa compassion profonde aux familles des victimes tuées et blessées dans les attaques de Paris et transmis ses condoléances à lambassade de France de Bucarest. (trad.: Mariana Tudose, Andrei Popov)