La Roumanie et la discipline fiscale
Le président Klaus Iohannis doit trancher aujourdhui sur un sujet quil regardait avec réticence déjà à lépoque des débats précédant le vote au Parlement. « Lhistoire récente montre que nous ne pouvons plus nous permettre de faire des expérimentations économiques ni dappliquer les politiques publiques à moitié, surtout quand elles portent atteinte à notre liberté et à notre prospérité à long terme. », affirme le chef de lEtat. Selon lui, « il devient impératif de renoncer au moins à quelques-unes de nos illusions – premièrement à celle que la prospérité peut se construire sur des déficits budgétaires et sur une dette publique passée constamment dune année à lautre ; et puis lillusion que les politiques économiques et fiscales peuvent compenser labsence de réformes réelles, lillusion quune fois obtenue, la prospérité ne disparaîtra plus, ce qui est une erreur. », a ajouté M. Iohannis
Corina Cristea, 16.07.2015, 14:34
Le président Klaus Iohannis doit trancher aujourdhui sur un sujet quil regardait avec réticence déjà à lépoque des débats précédant le vote au Parlement. « Lhistoire récente montre que nous ne pouvons plus nous permettre de faire des expérimentations économiques ni dappliquer les politiques publiques à moitié, surtout quand elles portent atteinte à notre liberté et à notre prospérité à long terme. », affirme le chef de lEtat. Selon lui, « il devient impératif de renoncer au moins à quelques-unes de nos illusions – premièrement à celle que la prospérité peut se construire sur des déficits budgétaires et sur une dette publique passée constamment dune année à lautre ; et puis lillusion que les politiques économiques et fiscales peuvent compenser labsence de réformes réelles, lillusion quune fois obtenue, la prospérité ne disparaîtra plus, ce qui est une erreur. », a ajouté M. Iohannis
Selon lui : « Je crois que nous ne devons pas nous préoccuper uniquement de baisser les taxes, mais aussi de comment le faire. De plus, nous sommes pratiquement sur le seuil dune année électorale, et de ce fait nous devons comprendre la distance qui sépare la tentation politique de la réalité économique. »
Le gouverneur de la Banque centrale de Bucarest, Mugur Isarescu, porte lui aussi un regard réservé sur le nouveau Code fiscal, estimant que privilégier les mesures temporaires au détriment du développement sur le long terme est une erreur ; la mission des politiques économiques futures serait, selon lui, de maintenir les équilibres macro-économiques, rétablis avec des difficultés après le déclenchement de la crise. « Leffort continuel de consolidation fiscale a mené non seulement à lélimination du déficit excessif, mais nous a aidés surtout à remplir notre objectif à moyen terme – atteindre un déficit structurel de 1% à la fin de lannée dernière. Dans le même temps, la production a atteint à nouveau le niveau de 2008, la croissance économique du pays étant désormais non seulement robuste mais aussi durable », a affirmé le gouverneur de la Banque centrale roumaine.
Et dajouter que la discipline fiscale et la stabilité financière doivent retrouver un état normal. Une idée sur laquelle il est rejoint par le Premier ministre Victor Ponta, qui se dit surpris néanmoins par les critiques apportées par le président Iohannis au Code fiscal. Victor Ponta: « Ce Code fiscal a été adopté à lunanimité par les élus parlementaires. Je suppose que tous les experts financiers connaissent bien leur métier et je suis convaincu que nous avons grandement besoin de ce document pour maintenir la croissance économique du pays, créer des emplois et réduire le décalage entre la Roumanie et les autres Etats membres de lUE », affirme le chef du Cabinet roumain.
Parmi les défenseurs du document, nous retrouvons également le président de la Chambre des Députés, Valeriu Zgonea: « Ce Code fiscal est bon pour la Roumanie, pas pour telle formation politique. Il est bon pour une économie de poids dans cette région, comme celle roumaine; cest un signal que la Roumanie est un leader régional. Cest également un message pour les investisseurs – nous pouvons en attirer de nouveaux et accueillir beaucoup de compagnies qui partent de lEurope occidentale vers lEurope du sud-est et non vers lAsie mineure ou vers la Chine ou lInde ».
De cette manière, même une partie des Roumains qui travaillent à létranger pourraient rentrer au pays pour travailler dans ces entreprises délocalisées, affirme encore Valeriu Zgonea, président de la Chambre basse du Parlement de Bucarest.