La Roumanie et la Bulgarie, membres a part entière de l’espace Schengen
A partir du 1er janvier, la Roumanie et la Bulgarie ont également rejoint Schengen avec leurs frontières terrestres
Corina Cristea, 03.01.2025, 13:45
Des cérémonies symboliques ont marqué, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, l’entrée dans l’espace Schengen de la Roumanie et de la Bulgarie également avec frontières terrestres. Au poste-frontière de Giurgiu-Ruse, les représentants des autorités des deux Etats ont célébré ce moment en compagnie de citoyens qui ont traversé pour la première fois la frontière roumano-bulgare sans être contrôlés.
« Un véritable moment historique, avec des conséquences pratiques particulières pour chaque citoyen roumain et pour les entreprises roumaines. L’intégration de la Roumanie dans l’Union européenne est complète et irrévocable », a déclaré le ministre roumain de l’Intérieur, Cătălin Predoiu, présent à l’événement avec son homologue bulgare, Atanas Ilkov.
Une autre courte cérémonie a également eu lieu à l’un des postes-frontière entre la Hongrie et la Roumanie, en présence du chef de la police nationale de Hongrie et de l’inspecteur en chef de la police des frontières de Roumanie.
Une adhésion lente
Membres de l’Union européenne depuis 2007, les deux pays ont oeuvré ensemble dans le processus d’adhésion à Schengen. Même si les critères techniques étaient remplis depuis 2011, la Roumanie et la Bulgarie n’ont réussi à adhérer partiellement à l’espace de libre circulation qu’en mars de l’année dernière, ce qui a entrainé la levée des contrôles dans les aéroports et les ports maritimes. Quelques mois plus tard, à la mi-décembre, les deux Etats ont finalement reçu l’accord de tous les partenaires européens pour bénéficier des mêmes privilèges aux postes-frontière terrestres. Réfractaire depuis 2022, Vienne avait finalement accepté une entrée partielle de Sofia et Bucarest au printemps dernier et établi une feuille de route pour une éventuelle expansion. Le pays alpin déplorait un afflux de demandeurs d’asile qui s’aggraverait en cas d’élargissement terrestre de Schengen, mais il estime que les mesures mises en place ces derniers mois ont permis « une réduction massive des passages ».
Un passage plus rapide aux frontières
A partir du 1er janvier, les chauffeurs et les voyageurs n’ont plus besoin de présenter de pièces d’identité et les véhicules peuvent passer sans aucun contrôle. Schengen rend la vie beaucoup plus facile aux chauffeurs de poids lourds, qui devaient jusqu’à présent patienter jusqu’à 20 heures pour transiter les frontières de la Roumanie avec la Hongrie et respectivement la Bulgarie. Pourtant pendant au moins les six premiers mois, des contrôles aléatoires aux frontières viseront surtout les poids lourds afin de dissuader les activités criminelles. Parallèlement, la surveillance de la frontière bulgaro-turque, devenue la frontière extérieure de l’espace Schengen, sera renforcée. Côté tourisme, les acteurs du secteur tablent sur une augmentation du nombre de voyageurs, notamment de ceux se rendant en Grèce.
L’adhésion complète à Schengen entrainera d’importants bénéfices économiques, à savoir elle augmentera le produit intérieur brut d’au moins 1 % dans les deux pays, selon les estimations.
Créé en 1985, l’espace Schengen comprend 25 des 27 pays membres de l’Union européenne, ainsi que leurs voisins associés, à savoir la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.