La Roumanie éduquée, un projet présidentiel
Corina Cristea, 07.07.2021, 12:15
« La Roumanie éduquée », un projet
national lancé en 2016, se propose d’améliorer l’enseignement roumain,
largement devancé par les systèmes européens occidentaux, comme le remarquait l’initiateur
même du projet, le président Klaus Iohannis. Ces dernières années, l’initiative
a fait l’objet de plusieurs étapes de débat public, sans pour autant produire
de modifications dans le système d’éducation. Le sujet est de retour au
premier-plan, à travers les consultations du chef de l’État avec le milieu
politique, avec les partenaires sociaux du secteur et avec les représentants
des organisations non gouvernementales impliquées dans le projet, dans le
contexte de la finalisation du débat public.
L’Administration présidentielle a informé, dès la
semaine passée, que les principales zones de réforme et les directions d’action
seraient présentées au cours des discussions, dans le but de trouver un consensus social et politique, qui garantisse la
mise en œuvre et le soutien du projet par l’ensemble de la classe politique. La
réforme devrait mener à la décentralisation de l’éducation nationale, à une
meilleure qualité professionnelle des enseignants, à de nouvelles normes d’infrastructure
et d’équipement, à des matières et des évaluations scolaires axées sur les
compétences, à un accès accru à l’éducation. Le projet « La Roumanie
éduquée » propose des changements, tels : examens centrés sur les
compétences, décentralisation, flexibilité, formation continue des enseignants,
établissements scolaires adaptés au marché de l’emploi. En même temps, les
solutions pour avoir un enseignement efficace incluent moins de matières
scolaires, moins de volume de travail pour les élèves, avec l’accent mis sur
les compétences et la créativité des enfants.
Une modification importante
pourrait être introduite au lycée, où trois filières sont proposées -
théorique, professionnelle et vocationnelle, avec une durée de quatre ans
chacune, et la possibilité, pour tous les élèves de terminale de se présenter
au Bac, s’ils le souhaitent. Le transfert d’une filière à une autre sera
accepté. Dans l’enseignement professionnel, il sera possible d’obtenir une
certification professionnelle de niveau 3 à la fin de la XIe classe, et certification
de niveau 4 alors à la fin de la XIIe classe. Il existera aussi l’option de
continuer à étudier dans des collèges universitaires et dans l’enseignement
post-lycée, avec une certification de niveau 5 à la clé. Le Baccalauréat
évaluera un paquet de compétences réelles, quelle que soit la filière suivie. Le
projet prévoit aussi, dans le cas des lycées où le nombre de candidats est
supérieur au nombre de places disponibles, la possibilité d’organiser des
concours d’admission.
Selon les coordonnateurs du projet, l’école doit offrir
de l’information et préparer les élèves pour la vie d’adulte. Le projet « La
Roumanie éduquée » se propose d’atteindre plusieurs cibles à l’horizon 2030,
dont la baisse de l’abandon scolaire à 10% maximum, la baisse d’au moins 50% du taux actuel d’analphabétisme
fonctionnel, le positionnement de la
Roumanie parmi les 30 premiers Etats du monde pour ce qui est des résultats aux
tests PISA, un taux de réussite d’au moins 80% à l’examen d’obtention du Brevet
et de 75% au Bac. La conseillère présidentielle Ligia Deca a expliqué que le projet « La
Roumanie éduquée » était une vision, pas une loi, et que le gouvernement
allait adopter, la semaine prochaine, un mémorandum à travers lequel des délais
précis soient assumés concernant ce projet. (Trad. Ileana Ţăroi)