La Roumanie après la motion de censure
L’opposition libérale, initiatrice de la motion, a montré clairement qu’elle ne comptait pas sur une majorité parlementaire, tandis que le gouvernement doit continuer son activité, a déclaré le premier ministre peu de temps après le vote.
Corina Cristea, 15.06.2015, 13:08
L’opposition libérale, initiatrice de la motion, a montré clairement qu’elle ne comptait pas sur une majorité parlementaire, tandis que le gouvernement doit continuer son activité, a déclaré le premier ministre peu de temps après le vote.
Le chef de l’Exécutif a rappelé que les projets de loi électorale et du vote par correspondance étaient déjà déposés au Parlement, déplorant, une fois de plus, le fait qu’en novembre dernier, les Roumains de l’étranger n’avaient pas pu voter dans des conditions normales. Victor Ponta : Je crois que la seule chose importante c’est d’assurer à l’avenir les conditions requises pour les futurs scrutins. Nous continuons à croire que l’organisation des élections, y compris à l’étranger, par l’Autorité électorale permanente, est la meilleure solution. Cela mettra un terme aux disputes politiques sur ce thème.
Les libéraux considèrent que le résultat du vote au Parlement est un manque de respect envers les citoyens et annoncent le dépôt d’une nouvelle motion de censure cet automne. Ils ont d’ailleurs à nouveau demandé la démission du premier ministre, dont la légitimité est, selon eux, battue en brèche. La coprésidente du PNL, Alina Gorghiu : Il n’a plus de légitimité nationale parce qu’il instigue des Roumains contre d’autres Roumains et, malheureusement pour nous tous, il n’a pas non plus de légitimité morale, puisqu’il a été investi par une majorité différente de l’actuelle. Je n’ai jamais cru qu’une jeune personne puisse aller jusqu’à éliminer le droit de vote des Roumains.
Les problèmes du premier ministre social-démocrate Victor Ponta ne s’arrêtent pourtant pas là. La poursuite pénale dont il fait l’objet continue, dans une affaire où il est accusé de faux en écriture, complicité d’évasion fiscale et blanchiment d’argent, à l’époque où il était avocat. De plus, le vice-premier ministre et leader de l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie (UNPR), Gabriel Oprea, avertit que son parti pourrait quitter le pouvoir.
Ces déclarations, faites sur un plateau de télévision, tombent au moment où le Parlement s’apprête à débattre cette semaine un paquet de 22 modifications aux Codes pénal et de procédure pénale. On y trouve des propositions controversées, telles la détention provisoire sur la base de preuves solides au lieu d’indices raisonnables, comme c’est le cas actuellement ; mais aussi la suppression des menottes dans le cas de la détention provisoire pour des faits commis sans violence.
Gabriel Oprea affirme que l’UNPR soutient la consolidation de la justice et de l’Etat roumain et ne peut pas accepter les tentatives de démolition de ces deux piliers de la démocratie.(trad. Ileana Taroi)