La Roumanie, 10 ans dans l’UE
Leyla Cheamil, 24.11.2016, 13:13
Le premier janvier 2007, la Roumanie
devenait le 27e membre de l’UE, faisant siens les principes et les
valeurs du bloc communautaire. Un objectif national majeur s’accomplissait,
après un long processus de négociations ayant engendré des transformations
profondes, notamment économiques et sociales. Qu’est-ce que les Roumains ont
gagné de cette adhésion ? La libre circulation sur l’ensemble du territoire
communautaire, un cadre législatif en accord avec celui des autres Etats
membres, l’accès aux fonds structurels et de cohésion. Et surtout une
démocratie améliorée, selon Leonard Orban, premier commissaire européen proposé
par Bucarest, à l’époque, aujourd’hui conseiller du chef de l’Etat. « Les choses ont changé de manière
substantielle. La Roumanie d’aujourd’hui ne ressemble plus à celle de 2006 et
ni même à la Roumanie d’il y a cinq ans. Elle est désormais un Etat renforcé du
point de vue démocratique. Certes, des problèmes persistent, mais, malgré tout,
l’évolution est absolument remarquable », a affirmé Leonard Orban,
lors d’un débat consacré aux dix ans d’appartenance de la Roumanie à l’UE.
Bien que les fonds européens n’aient
pas toujours été utilisés de la meilleure manière, les projets financés de
l’argent communautaire ont généré des emplois et des salaires, contribuant au
développement économique du pays, a encore précisé le responsable. Cela veut
dire que, depuis le 1er janvier 2007 et jusqu’à présent, Bucarest a
bénéficié de 39 milliards d’euros, alors qu’il a versé 13 milliards au budget
commun. Ainsi, le PIB roumain a-t-il augmenté de 60%, se montant à 158
milliards d’euros en 2015 ; il n’était que de 98 milliards d’euros en
2006. Dans le même temps, les investissements étrangers ont presque doublé,
atteignant les 64 milliards et demi d’euros en 2015, le point de départ étant
les 34 milliards et demi, en 2006.
Toutefois, la Roumanie n’a pas encore
bouclé l’étape de la transition, même si elle affiche la croissance économique
la plus importante au sein de l’UE, met en garde l’expert économique Adrian
Vasilescu, conseiller du gouverneur de la Banque centrale : « La vitesse est bonne, mais les
fondements économiques ne le sont pas vraiment. D’après les indicateurs
mesurant le pouvoir d’achat, la force de consommation de la population et de notre
pays, la Roumanie arrive en queue de peloton au sein de l’UE28, n’étant suivie
que par la Bulgarie. La crise n’est pas finie ».
Et le secteur économique n’est pas le
seul qui doit être harmonisé avec ce qui se passe chez les autres Etats
membres. Bucarest doit redoubler d’efforts pour intégrer aussi l’espace dans
passeports, Schengen, et adopter la monnaie unique, des objectifs qui, pour
nombre de raisons intérieures et extérieures, se voient constamment reporter. (Trad. Andrei Popov)