La rotation gouvernementale reportée
Ştefan Stoica, 29.05.2023, 13:04
Au terme de l’accord
de novembre 2021 sur lequel repose l’actuelle coalition gouvernementale en
Roumanie, le Premier ministre et leader libéral, Nicolae Ciucă, aurait dû, au
bout d’un an et demie de mandat, céder
sa place à la tête du gouvernement au chef de file du PSD, Marcel Ciolacu,
actuellement président de la Chambre des députés. La passation du pouvoir était
prévue pour le 26 mai. N’empêche, les représentants
du PSD (Parti Social-Démocrate) – du PNL (Parti National-Libéral) et de l’UDMR
(Union Démocrate Magyare de la Roumanie), les trois au pouvoir en Roumanie, ont
décidé de reporter le moment à cause de la grève dans l’Education nationale.
Il faut de la
stabilité pour solutionner un conflit social sans précédent dans le courant des
deux dernières décennies, ont lancé les responsables politiques. Le Premier
ministre, Nicolae Ciucă, affirme:
« Nous
avons discuté hier, jusque tard dans la nuit, nous avons repris les pourparlers
ce matin et nous avons décidé que je garde mon mandat jusqu’à ce que tous ces
problèmes trouvent une solution. J’espère créer les conditions opportunes pour que
nous puissions mettre en œuvre dans les plus brefs délais la rotation
gouvernementale prévue au niveau de la coalition. »
L’idée
d’attendre la fin de la grève pour opérer le changement à la tête du
gouvernement et le partage des fauteuils ministériels a été avancée par le leader
social-démocrate, Marcel Ciolacu.
« Cette décision, nous l’avons
prise ensemble. Moi, en tant que président de la Chambre des députés,
représentant du Législatif, et vous en
tant que Premier ministre, représentant de l’Exécutif. Les revendications des
professeurs sont légitimes. Nous essayerons de leur trouver solution le plus
rapidement possible.Les problèmes des enseignants sont tout
à fait légitimes, mais il faut aussi trouver les moments les plus favorables.
De ce fait, nous avons décidé que les principales priorités du programme
gouvernemental étaient les systèmes de l’Education et de santé. »
Sans qu’il soit
directement impliqué dans la rotation à la tête du gouvernement, le leader de
l’UDMR, Kelemen Hunor, considère le report de celle-ci comme une mesure
nécessaire. La coalition actuellement en place en Roumanie a la possibilité
d’œuvrer au bénéfice du pays, selon Kelemen Hunor :
« Moi, je reste optimiste. Je fais
confiance à la coalition politique et je fais confiance aux Roumains qui comprennent
que nous traversons une période difficile. En même temps, je sais que le pays,
tel qu’il est actuellement, peut traverser et il traversera un chemin au bout
duquel, la société sera mieux développée, avec de bons services publics, avec
des institutions stables, avec des institutions qui répondent aux besoins des
citoyens. »
Depuis l’opposition,
le leader de l’Union Sauvez la Roumanie, Cătălin Drulă, accuse les dirigeants
de la coalition gouvernementale, qui négocient depuis des mois leurs positions au sein du futur exécutif, de
tourner le dos à la réalité. Il affirme que le report de la rotation politique
ne fait que prouver l’échec de l’actuelle gouvernance. Catalin Drula
« Ils ont également raté le projet de la
« La Roumanie éduquée », qui tient à
cœur au président Klaus Iohannis. Aujourd’hui, alors que la rotation aurait dû
avoir lieu, nous avons la première grève générale dans l’Education des 18
dernières années. Les enseignants sont dans la rue, les écoles sont fermées et
les enfants restent chez eux», a conclu Cătălin Drulă.