La réunion de la diplomatie roumaine
Les principaux repères de l’action des autorités de Bucarest à l’étranger demeurent inchangés : approfondir le rôle que joue la Roumanie au sein de l’UE et de l’OTAN et consolider le partenariat stratégique avec les Etats-Unis. C’est ce qu’ont souligné le président roumain Klaus Iohannis, le premier ministre Ludovic Orban et le ministre des Affaires Etrangères Bogdan Aurescu, à l’issue de la réunion annuelle de la diplomatie roumaine, organisée cette semaine en visioconférence.
Bogdan Matei, 10.09.2020, 13:24
Les principaux repères de l’action des autorités de Bucarest à l’étranger demeurent inchangés : approfondir le rôle que joue la Roumanie au sein de l’UE et de l’OTAN et consolider le partenariat stratégique avec les Etats-Unis. C’est ce qu’ont souligné le président roumain Klaus Iohannis, le premier ministre Ludovic Orban et le ministre des Affaires Etrangères Bogdan Aurescu, à l’issue de la réunion annuelle de la diplomatie roumaine, organisée cette semaine en visioconférence.
Dans un message transmis aux participants, l’ancien diplomate roumain Mircea Geoană, actuel Secrétaire général adjoint de l’OTAN, a souligné que la Roumanie était un membre essentiel de l’Alliance et qu’elle jouait un rôle d’Etat pivot pour la défense et la dissuasion des menaces à l’adresse de celle-ci. Il a souligné que d’anciens risques sécuritaires ont été amplifiés par la pandémie de COVID-19, y compris dans la région de la mer Noire. La Russie, a ajouté Mircea Geoană, poursuit son modèle agressif de politique en faisant usage de campagnes de désinformation, d’attaques cybernétiques et d’actions militaires. Ancien chef de la diplomatie roumaine au début des années 2000, le Secrétaire général adjoint de l’OTAN a ajouté que l’ascension mondiale de la Chine modifiait les équilibres internationaux valables jusqu’ici et que les alliés devraient faire bien attention à ce processus.
Invité d’honneur à la réunion, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a affirmé que les membres de l’UE devraient continuer à travailler ensemble d’une manière intégrée afin de donner une réponse commune aux nouveaux défis géopolitiques.
Elle aussi invitée à la réunion, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzales Laya, a précisé au sujet de la situation au Belarus que Madrid n’avait aucune « ambition géopolitique » dans ce pays et que son implication dans le contexte des tensions de cette ancienne république soviétique visait le respect des valeurs précieux à l’UE. C’est le message qu’a transmis implicitement, ce mercredi, l’ambassadeur de Roumanie à Minsk, Viorel Moşanu, qui s’est rendu aux côtés de ses confrères d’autres Etats membres de l’UE au domicile d’une des personnalités de proue de l’opposition biélorusse, l’écrivaine Svetlana Aleksievitch. Lauréate du Nobel de littérature il y a cinq ans, cette farouche opposante du président Aleksandre Loukachenko craint à tout moment d’être arrêtée par la police politique de celui-ci. Détail intéressant : le service de renseignements du Belarus a gardé le sinistre acronyme de KGB, celui du service de renseignements soviétique.
Le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu, a précisé que le but de la visite du diplomate roumain a été de s’assurer que les droits de l’Homme étaient respectés à Belarus. « Je crois qu’il faut continuer à mettre de la pression sur le régime pour que celui-ci porte un dialogue ouvert avec l’opposition et n’utilise pas les moyens de la répression », a ajouté le chef de la diplomatie roumaine. Les abus du président Loukachenko, au pouvoir depuis pas moins de 26 ans et souvent qualifié de dernier dictateur d’Europe, ont fait l’objet de déclarations adoptées récemment par les deux chambres du Parlement de Bucarest. Les parlementaires roumains exigeaient ainsi des autorités de Minsk de respecter les droits de l’Homme et de cesser la répression contre leurs propres citoyens.