La République de Moldova entre est et ouest
En visite récemment à Chisinau, le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine, a suggéré que la République de Molodva pourrait être confrontée à des difficultés quand il s’agit d’assurer les ressources énergétiques nécessaires durant la saison froide.
Corina Cristea, 08.09.2013, 16:42
En visite récemment à Chisinau, le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine, a suggéré que la République de Molodva pourrait être confrontée à des difficultés quand il s’agit d’assurer les ressources énergétiques nécessaires durant la saison froide.
« J’espère que vous n’allez pas geler » – a déclaré Vladimir Rogozine, dans une conférence de presse conjointe avec le ministre moldave de l’Economie, Valeriu Lazar. Il a également prévenu la République de Moldova de « ne pas perdre ses wagons » dans le processus d’adhésion à l’UE. Dmitri Rogozine a en ce sens évoqué la Transnistrie — région séparatiste russophile, dans l’est de la République de Moldova, et souligné la nécessité d’un dialogue plus intense sur le processus d’intégration européenne entre la partie moldave et Tiraspol.
Les autorités de Chisinau ont qualifié de non-diplomatiques ces déclarations. Selon les responsables moldaves, le pays poursuivra son processus d’intégration européenne, entamé il y a quelques années. Le président de la République de Moldova, Nicolae Timofti : « Ce qu’un dignitaire d’un autre Etat déclare — c’est son problème à lui, c’est son opinion. Mais nous, nous avons notre programme à nous, que nous allons mettre en oeuvre quelles que soient les déclarations d’un leader ou d’un autre. Les gens doivent comprendre qu’il ne faut pas vivre sans cesse sous la pression de la menace ». « Ce que nous faisons pour la République de Moldova n’est pas dirigé contre un autre Etat » – a encore ajouté Nicolae Timofti.
Par ailleurs, les analystes politiques n’excluent pas la possibilité que la Russie transforme les menaces en action, évoquant un prix à payer par la République de Moldova pour avoir choisi la voie de l’intégration européenne.
Le premier ministre moldave, Iurie leanca, a toutefois souligné que la République de Moldova était un partenaire sérieux qui paye les gaz naturels achetés à Gazprom dans les délais fixés et à des prix parmi les plus élevés en Europe de l’Est. Et lui d’ajouter que d’un point de vue commercial il n’y avait pas de prémisses pour une éventuelle suspension de la livraison des gaz.
Un autre instrument dur, à la portée de Moscou, commentent encore les analystes, relève de la possibilité d’introduire des visas pour les migrants moldaves. Le nombre des citoyens moldaves qui travaillent en Russie se monte à environ 400-500 mille personnes. Plus la république de Moldova s’approche de l’UE, plus elle risque de ne plus avoir accès à l’immense marché russe, a encore mis en garde Dmitri Rogozine, lors d’un discours prononcé dans une Université de Tiraspol. (trad. : Alexandra Pop)