La promulgation des nouvelles lois de l’Education nationale
Mihai Pelin, 05.07.2023, 11:34
Le président roumain, Klaus Iohannis, a promulgué
mardi, les nouvelles lois de l’Education nationale, dans le cadre d’une
cérémonie, en présence de nombreux ministres, parlementaires et juges. La promulgation
de ces lois marque la fin du parcours législatif des documents qui ont
transposé le projet présidentiel La Roumanie éduquée. Le chef de l’Etat
roumain a déclaré que les nouvelles lois offrent un cadre solide à la mise en
place d’un système éducationnel à même de relever les défis actuels. N’empêche,
les deux lois fraichement promulguées, destinées à l’enseignement
préuniversitaire et respectivement, universitaire, ne pourront pas remédier aux
problèmes sévères auxquels le système se confronte, si leur mise en place ne se
fait d’une manière rigoureuse. Et Klaus Iohannis d’affirmer que nous assistons
à un moment aux conséquences majeures sur le développement de la société
roumaine. Les lois que je viens de promulguer jettent les
bases d’une Roumanie ajustée aux évolutions du XXIème siècle et qui bénéficie
largement des opportunités que l’avenir lui offre. Voilà pourquoi, je compte sur
la détermination de toutes les parties impliquées, notamment des décideurs,
pour que le projet de la Roumanie éduquée ne soit plus un idéal, mais une
réalité.
Le président Iohannis a précisé que les nouvelles
lois de l’Education se donnent pour mission de résoudre les failles de l’actuel
système d’enseignement, à travers une meilleure qualité de l’éducation et un
soutien renforcé accordé aux professeurs. On envisage, a affirmé Iohannis, d’encourager
les investissements, notamment dans les régions défavorisées, avec un accent particulier
sur la sécurité dans les écoles. Sur l’ensemble des nouvelles prévisions
législatives, certaines ont alimenté les critiques de la société civile, des
élèves, de leurs parents et de certains responsables politiques. Il s’agit
notamment de la possibilité offerte aux lycées d’organiser, en dehors du
Brevet, leur propre concours d’admission
pour 50% des places disponibles, de la possibilité d’exclure définitivement les
élèves qui se font coupables d’un acte très grave ou encore d’une limitation des
mandats des recteurs d’université. Ceux-ci pourront briguer deux mandats
consécutifs d’une durée totale de 8 ans. Une autre prévision controversée porte
sur l’introduction de la Religion parmi les options du Bac.
Pendant la cérémonie de promulgation de mardi,
les représentants de l’USR, en opposition, se sont réunis devant le Palais de
Cotroceni, siège de la présidence roumaine. Ils ont brandi des pancartes pour
dénoncer l’échec du projet La Roumanie éduquée, en rappelant le nombre
important de lycéens en Terminale qui n’ont pas passé leur Baccalauréat, cette
année. Les membres USR critiquent les nouvelles lois qui, disent-ils, ne
réforment rien, tout au contraire, elles limitent le droit à l’éducation et
viole le principe de l’égalité des chances. Pour leur part, les représentants
du Conseil national des élèves et des organisations estudiantines considèrent
une partie des nouvelles prévisions comme étant discriminatoires. Les lois de l’Education
nationale ont été votées par le Sénat au mois de mai. Les formations en
opposition, l’USR et la Force de la droite, les ont contestées, sans succès,
devant la Cour Constitutionnelle.