La prolongation de l’état d’alerte
Au bout de deux mois d’état d’urgence et d’un mois d’état d’alerte, le gouvernement de Bucarest a décidé de prolonger de 30 jours une bonne partie des restrictions, tandis que d’autres seront supprimées à partir de ce mercredi. Concrètement, à la différence d’autres citoyens européens, les Roumains doivent attendre encore un mois avant de reprendre leur vie d’avant la pandémie.
Roxana Vasile, 17.06.2020, 11:53
Au bout de deux mois d’état d’urgence et d’un mois d’état d’alerte, le gouvernement de Bucarest a décidé de prolonger de 30 jours une bonne partie des restrictions, tandis que d’autres seront supprimées à partir de ce mercredi. Concrètement, à la différence d’autres citoyens européens, les Roumains doivent attendre encore un mois avant de reprendre leur vie d’avant la pandémie.
Le secrétaire d’Etat au Ministère des Affaires Intérieures, Raed Arafat, passe en revue les raisons qui ont poussé les responsables de Bucarest à prendre cette décision. « Malgré la courbe descendante de la pandémie en Roumanie, il existe des signaux que la situation risque de se détériorer à tout moment et que de nouveaux foyers peuvent apparaitre si les mesures-barrages ne restent pas en place. Et je pense au port obligatoire du masque dans les transports en commun et dans les espaces clos, à la distanciation sociale ou au tri médical à l’entrée des espaces clos. »
Autrement dit, les Roumains doivent continuer à porter un masque, à se laver fréquemment les mains et à garder les distances. N’empêche, les salles de gym rouvriront leurs portes, tout comme les grands centres commerciaux. En revanche, les aires de jeux et les salles de ciné restent fermées. Les offices religieux reprendront à l’intérieur des églises et les participants seront obligés à porter un masque de protection. Les autorités ont permis la reprise des événements privés dans des espaces clos en présence de 20 personnes tout au plus, et en plein air en présence de 50 personnes au maximum. Les agences de jeux et les casinos rouvriront aussi leurs portes. Chaque semaine, la Roumanie annoncera la liste des pays vers et depuis lesquels les connexions aériennes reprennent sans quatorzaine obligatoire pour les passagers arrivés à destination.Au terme de la loi, le Parlement doit à présent se prononcer sur les décisions du Gouvernement.
Le PSD, en opposition, mais majoritaire au Législatif, a annoncé déjà ne pas voter pour une prolongation de 30 jours de l’état d’alerte, et propose seulement 15 jours. En plus, les sociaux- démocrates réclament que l’acte normatif obtenu suite au vote des élus prévoie que les hôpitaux soignent les malades chroniques, après qu’une bonne partie d’entre eux se sont vu refuser le traitement ces trois derniers mois. Le président de la Chambre des députés, Marcel Ciolacu, reproche au premier ministre libéral, Ludovic Orban, l’absence du dialogue: « Je ne comprends pas pourquoi M. Orban n’est pas venu nous voir pour une discussion appliquée. A l’heure actuelle, il existe plusieurs modèles européens, ce n’est pas à nous d’inventer l’eau chaude. On peut laisser aux administrations locales la responsabilité de mettre en place tel ou tel scénario et nous, on devrait se charger tout simplement du cadre législatif que les autorités peuvent adapter par la suite, en fonction du nombre de cas et de la situation dans chaque département. »
Le Parlement a cinq jours à sa disposition pour accepter ou rejeter les propositions gouvernementales de prolonger d’un mois l’état d’alerte. (trad.Ioana Stancescu)