La Procédure de déficit excessif contre la Roumanie
L’inévitable s’est produit: la Commission européenne a déclenché la procédure de déficit excessif pour la Roumanie. L’annonce a été faite par le ministre des Finances en exercice, Florin Cîtu, désigné à former un nouveau gouvernement. Dans un rapport adopté en février, la Commission montre que la Roumanie ne se plie pas aux obligations de Bruxelles d’afficher un déficit de 3% du PIB tout au plus et que donc, l’ouverture d’une PDE se justifiait pleinement. Au terme des prévisions que la Commission a faites pour l’hiver, le déficit gouvernemental de la Roumanie s’est monté à 4% du PIB en 2019 et, il continuera à grimper jusqu’à 4,9% en 2020 et à 6,9% en 2021. La plupart des estimations de déficit reposent principalement sur la promesse gouvernementale de majorer de 40% les pensions de retraite à partir de septembre prochain et de les recalculer à partir de septembre 2021.
Ştefan Stoica, 05.03.2020, 14:12
L’inévitable s’est produit: la Commission européenne a déclenché la procédure de déficit excessif pour la Roumanie. L’annonce a été faite par le ministre des Finances en exercice, Florin Cîtu, désigné à former un nouveau gouvernement. Dans un rapport adopté en février, la Commission montre que la Roumanie ne se plie pas aux obligations de Bruxelles d’afficher un déficit de 3% du PIB tout au plus et que donc, l’ouverture d’une PDE se justifiait pleinement. Au terme des prévisions que la Commission a faites pour l’hiver, le déficit gouvernemental de la Roumanie s’est monté à 4% du PIB en 2019 et, il continuera à grimper jusqu’à 4,9% en 2020 et à 6,9% en 2021. La plupart des estimations de déficit reposent principalement sur la promesse gouvernementale de majorer de 40% les pensions de retraite à partir de septembre prochain et de les recalculer à partir de septembre 2021.
En fait, c’est la loi des pensions de retraite qui se fait directement responsable des prévisions de croissance rapide du déficit public et des risques à l’adresse de la soutenabilité fiscale, affirme dans son rapport, la Commission Européenne, soutenue dans ses propos par les experts et les analystes roumains. D’ailleurs, ceux-ci ont même invoqué le risque d’un séisme budgétaire si la majoration des retraites se fera d’un coup et non pas progressivement. Pour sa part, Bruxelles a accusé les responsables roumains d’avoir mis en place entre décembre 2019 et décembre 2020, de nouvelles réductions de taxes et une majoration de 50% des allocations familiales. Autrement dit, d’avoir exercé par souci de populisme, une pression encore plus grande sur le budget. Face à toutes ces accusations, les autorités roumaines se défendent et affirment par la voix du nouveau premier ministre, Florin Cîtu, que le pays a mis au point un projet soutenable et crédible pour réduire son déficit.
Dans une lettre envoyée à Bruxelles au mois de février, les responsables de Bucarest affirment que la détérioration du déficit budgétaire en 2019 est dûe notamment à la majoration aussi bien des dépenses de personnel, que des comptes de la Sécurité sociale et des investissements, tandis que la part des revenus dans le PIB est resté pratiquemment inchangée. Aux dires de Bucarest, la stratégie fiscale et budgétaire pour la période 2020- 2022 indique, malgré un déficit budgétaire de plus de 3% du PIB d’ici 2021, un ajustement graduel de celui-ci à moyen terme. Dans ce contexte, l’UE appelle la Roumanie à adopter en urgence des mesures censée lui permettre la sortie d’ici 2022, de la procédure de déficit excessif, avec une trajectoire d’ajustement de 3,6en 2020, de 3,4 % en 2021 et de 2,8% en 2022.
Selon le ministre roumain des Finances, les discussions avec les représentants de la Commission européenne ont mis en lumière l’engagement ferme du gouvernement roumain de privilégier une politique fiscale responsable et soutenable, parallèlement à une diminution progressive du déficit de sorte que la croissance économique ne soit pas en danger. La proposition de recommandation du Conseil de l’UE devrait être débattue et adoptée à l’occasion de la réunion du 17 mars du Conseil Affaires Economiques et Financières. (trad. Ioana Stancescu)