La présidente moldave, en visite à Bucarest
Bogdan Matei, 24.02.2023, 11:41
Créée
sur une partie des territoires roumains annexés par l’URSS en 1940, suite à un
ultimatum, la République de Moldova a proclamé son indépendance le 27 août
1991, après l’échec du putsch anti-bolchévique dirigé contre le leader
soviétique Mickaïl Gorbatchev. Ce jour-là, la Roumanie devenait le premier pays
au monde à reconnaître la souveraineté de son voisin moldave. Jeudi, la
présidente de la République de Moldova, Maia Sandu, qui a la double citoyenneté
roumaine et moldave, a visité Bucarest pour des discussions avec son homologue,
Klaus Iohannis au sujet de la situation de sécurité actuelle. Aux dires des
responsables politiques de Chisinau, la République de Moldova se confronte
actuellement à une guerre hybride qui se manifeste sous différentes formes:
fausses alertes à la bombe, cyber-attaques, protestations illégalement financées,
chantage énergétique de la part de Moscou. La propagande en faveur de la
guerre, l’incitation au combat, la désinformation, voilà autant d’aspects par
lesquels la Russie se propose d’affaiblir la résilience des Moldaves, déplore
le gouvernement de Chisinau.
Pour sa part, la présidente Sandu a annoncé que
cette semaine, le pays a déjoué un coup d’Etat planifié par Moscou, avec la participation
des mercenaires de Russie, Biélorussie, Serbie et Monténégro qui voulaient
destabiliser la république. Les informations quant à un complot orchestré par
la Russie afin de renverser le gouvernement en place à Chisinau sont
profondément inquiétantes, a réagi immédiatement le porte parole du Conseil de
sécurité de la Maison Blanche, John Kirby. Tout en avouant que ce putsch
présumé n’a pas été confirmé de sources indépendantes, le responsable américain
a tenu à préciser qu’une telle idée ne serait pas en dehors des limites du
comportement russe.
A
Bucarest, le chef de l’Etat roumain a affirmé lui aussi que les menaces
extérieures à l’adresse de la démocratie moldave s’avèrent particulièrement
inquiétantes. Et lui d’ajouter que la Roumanie continuera à soutenir le respect
de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de son voisin moldave, entre
les frontières mondialement reconnues. Je vous assure que la République de
Moldova n’est pas seule devant de telles menaces a affirmé M. Iohannis devant
son homologue de Chisinau. A son tour, la présidente Maia Sandu a rappelé que
les projets communs roumano-moldaves aident son pays à tenir bon et à continuer
les efforts pour intégrer les structures européennes. Dans cette période si
difficile, la Roumanie demeure à nos côtés, d’une manière sincère et
désintéressée. Tandis que certains nous chantagent, d’autres nous serrent dans
leurs bras a conclu la responsable moldave. Et Maia Sandu d’ajouter que le
nouveau gouvernement de Chisinau, à peine installé à la tête du pays, il y a
moins de deux semaines, poursuivra le dialogue avec Bucarest. D’ailleurs, le
nouveau premier ministre moldave, Dorin Recean, fera une visite en Roumanie, la
semaine prochaine, la première à l’étranger depuis le début de son mandat.