La Plateforme internationale pour la Crimée
Ştefan Stoica, 24.08.2021, 12:20
Les commentateurs de politique
internationale l’on fait remarquer, l’Ukraine essaie de maintenir la péninsule
de Crimée, annexée par la Russie en 2014, à l’agenda international. La
Plateforme pour la Crimée, lancée lundi, lors d’un sommet accueilli par Kiev,
et qualifiée d’action anti-russe par Moscou, est une initiative visant à
consolider la politique de non-reconnaissance de l’annexion illégale de la
Crimée et, en fin de compte, à faciliter sa réintégration à l’Ukraine. Les
représentants d’une quarantaine d’États ont adopté une déclaration finale qui
condamne ce qu’ils appellent l’occupation temporaire et l’annexion illégale de
la péninsule, un affront à l’ordre
international fondé sur des règles, selon le président du Conseil
européen, Charles Michel.
Le document mentionné met en garde contre le
fait que la militarisation en cours de la zone fragilise la sécurité et la
stabilité de la région de la mer Noire, dénonce les efforts de la Russie de
rendre légitimes l’occupation provisoire et l’annexion illégale et condamnent
les violations des droits de l’être humain dans la péninsule. Les participants
au sommet de Kiev demandent à la Russie d’assurer et de garantir aux membres
des communautés ethniques et religieuses, dont les Ukrainiens et les Tatars, le
plein accès à leurs droits.
La Roumanie a été représentée au
lancement de la Plateforme pour la Crimée par son premier ministre, Florin Cîţu,
et par son ministre des affaires étrangères, Bogdan Aurescu. Le chef du
gouvernement roumain a annoncé l’association de Bucarest à la Plateforme pour
la Crimée, réaffirmant également l’appui constant à la souveraineté et l’intégrité
territoriale de l’Ukraine, ainsi que l’engagement ferme pour la politique de
non-reconnaissance de l’annexion illégale de la péninsule. Les autorités
roumaines, a souligné le premier ministre Florin Cîţu, sont parfaitement
conscientes des actuels défis et menaces contre les valeurs, la stabilité et la
sécurité de la région de la mer Noire. Il a aussi affirmé le soutien de la
Roumanie pour les aspirations européennes et auro-atlantiques de l’Ukraine,
rappelant que la Roumanie avait été le premier État membre de l’Union
européenne à avoir ratifié l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine. La
mise en œuvre de ces aspirations doit s’appuyer sur un processus de réforme qui
produise des bénéfices pour tous les citoyens ukrainiens, y compris ceux d’ethnie
roumaine, a encore dit le chef du gouvernement de Bucarest. Et lui d’ajouter
que les menaces et les défis extérieurs seraient mieux gérées si les États
cherchaient des solutions aux problèmes bilatéraux.
En marge du sommet de Kiev, le
premier ministre roumain Florin Cîţu a eu un entretien avec son homologue
ukrainien, Denys Shmyhal, lors duquel il a réaffirmé la disponibilité de la
Roumanie de faire progresser la coopération bilatérale, y compris par l’organisation,
cette année, d’une nouvelle session de la Commission intergouvernementale mixte
pour la coopération économique, industrielle, technique et scientifique. Les
deux chefs de gouvernement ont déclaré vouloir encourager la coopération
sectorielle, notamment dans les transports, l’infrastructure et les points de
passage de la frontière commune. Le premier ministre Florin Cîţu a exprimé le
souhait de la Roumanie de voir assuré le respect des droits de la minorité
ethnique roumaine d’Ukraine, estimée à quelque 400 000 membres.