La peste porcine dans l’attention des pouvoirs publics
La mesure la plus dure, c’est d’euthanasier tous les cochons des régions où la présence du virus a été confirmée, y compris dans une ferme de Brăila (sud-est), la plus grande de Roumanie et la deuxième d’Europe. Des contrôles routiers ont été mis en place pour dépister les tentatives de faire sortir du périmètre contaminé des animaux malades ou des produits dérivés de ces animaux. Il a été également décidé d’autoriser la chasse des sangliers et des chacals du delta du Danube, porteurs du virus de la peste porcine africaine.
Corina Cristea, 30.08.2018, 12:57
La mesure la plus dure, c’est d’euthanasier tous les cochons des régions où la présence du virus a été confirmée, y compris dans une ferme de Brăila (sud-est), la plus grande de Roumanie et la deuxième d’Europe. Des contrôles routiers ont été mis en place pour dépister les tentatives de faire sortir du périmètre contaminé des animaux malades ou des produits dérivés de ces animaux. Il a été également décidé d’autoriser la chasse des sangliers et des chacals du delta du Danube, porteurs du virus de la peste porcine africaine.
En dépit de ces mesures, la maladie se répand rapidement, parce qu’il n’existe pas de traitement ni de vaccins, a déclaré le président de l’Autorité nationale sanitaire-vétérinaire et pour la sécurité des aliments, Geronimo Răducu Brănescu. Il a précisé que la peste porcine africaine évolue d’habitude avec une morbidité et une mortalité allant jusqu’à 100%. La maladie est active dans les pays baltes, en Pologne, en République tchèque, en Hongrie, en Roumanie, en Ukraine, Russie, en République de Moldova et en Italie. Certains pays ont réussi à supprimer les foyers au bout de plusieurs dizaines d’années d’efforts, en payant un coût très élevé, a expliqué Geronimo Răducu Brănescu.
L’Espagne, par exemple, a eu besoin de 30 ans pour en venir à bout, et les coûts ont été immenses. En Roumanie, la propagation de la maladie a imposé l’abattage de plus d’une centaine de milliers de cochons, et les dégâts sont considérables. Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui a demandé le dédommagement rapide des éleveurs affectés, estime que c’est à cause de la mauvaise gestion de cette crise que les producteurs locaux ont été poussés à la faillite. Bucarest a demandé le soutien financier de la Commission européenne pour lutter contre les effets de la peste porcine africaine, et le ministre de l’agriculture, Petre Daea, a assuré que les propriétaires des animaux euthanasiés seraient dédommagés.
Les conséquences à long terme de la peste porcine africaine sont immenses pour les petits fermiers, pour les grandes enseignes de transformation de la viande et pour l’ensemble du secteur agroalimentaire roumain: chômage, panique, méfiance dans la transformation de la viande, déficit commercial qui se creuse, dépenses pour les dédommagements et frais pour repeupler les fermes. Les compagnies privées ne sont pas les seules à enregistrer des pertes, mais aussi l’Etat qui a investi prioritairement ces 10 dernières années, pour accroître la compétitivité et pour pouvoir vendre de la viande de porc sur le marché européen, car la Roumanie avait été frappée par une interdiction de vente à l’export pendant 14 ans. (Corina Cristea)