La lutte contre le trafic de personnes
Daniela Budu, 21.01.2022, 12:49
Même s’il ne répond pas à tous les standards minimum pour
éliminer complètement le trafic de personnes, le gouvernement roumain déploie
des efforts significatifs en ce sens, peut-on lire dans un rapport rendu public
l’année dernière par l’Ambassade américaine à Bucarest. Dans le cadre des
efforts menés pour combattre ce fléau, le premier ministre, Nicolae Ciuca et
les autorités concernées ont dressé une analyse des résultats enregistrés
l’année dernière, par la Roumanie. Du coup, selon un communiqué de l’Exécutif,
tout au long de 2021, le pays a mis en place de nombreuses activités de
prévention, de lutte, de gestion et d’évaluation du trafic humain. Parmi
celles-ci, notons les projets menés en collaboration avec la société civile et
les partenaires internationales, notamment avec les Etats-Unis, la Grande
Bretagne et la France.
Selon le Parquet Général, à force de multiplier les
poursuites en justice et les enquêtes, la Roumanie affiche actuellement un
nombre de cas de traite et de trafic d’êtres humains à la baisse. En plus, deux
tiers des condamnations opérées en 2021 ont été de prison ferme. Selon les
autorités, pour plus d’efficacité, il faudrait que la réponse de la justice
pénale s’accompagne de mesures sociales et économiques censées protéger les
citoyens vulnérables du risque de se faire exploiter. C’est ce qu’a fait
l’Association eLiberare, une ONG qui a mis en place une plateforme en ligne
pour aider les gens à repérer les signes d’exploitation sexuelle, à les
dénoncer et à s’informer.Loredana
Urzica Mirea, auprès de l’Association eLiberare précise : « Cela fait des années que l’on sait que les
victimes du trafic de personnes sont cachées à nos yeux. Dans la plupart des
cas, on voit des signes d’une potentielle exploitation, mais on ne sait pas si
la personne en question est une victime réelle. Voilà pourquoi, on a mis
en place à Bucarest, un centre à l’intention de tous ceux qui suspectent de
potentiels cas de trafic. Parmi eux, il y en a certainement qui n’osent pas
aller à la Police, d’autres ne sont pas surs si ce qu’ils voient est vraiment
problématique. Du coup, notre centre est là aussi bien pour discuter avec les
citoyens qu’avec des personnes en situation d’exploitation ».
Selon les données officielles, rien qu’en 2021, les
procureurs ont accusé plus de 1200 personnes de trafic de personnes, dont 175
ont été définitivement condamnées. S’y ajoutent 723 dossiers de traite à
caractère transfrontalier sur lesquels les structures roumaines spécialisées
dans la lutte contre le trafic de personnes ont travaillé dans le courant de
l’année dernière. Dans le rapport Eurojust 2021 sur la coopération
internationale en matière de cybercriminalité, la Roumanie apparait comme le
pays européen ayant bénéficié du plus grand nombre d’équipes communes d’enquête
en matière de trafic de personnes.