La lutte contre la corruption
Accusée par le passé d’inertie ou même de favoriser les hommes politiques et d’affaires, la justice roumaine semble actuellement plus active que jamais. Les actions des hommes de la loi contre la corruption, cette tare de la société roumaine tant incriminée à Bruxelles, sont presque quotidiennes.
Roxana Vasile, 23.05.2014, 15:22
Sous la loupe des hommes de la loi et de la presse bucarestoise se retrouvent actuellement Dan Adamescu, le deuxième homme le plus riche de Roumanie, avec une fortune estimée à environ 1 milliard d’euros. Son nom est lié à un dossier de corruption impliquant aussi quatre juges, déjà placés en détention provisoire cette semaine pour avoir perçu des pots-de-vin allant de 5 mille à 15 mille euros. Accusé de leur avoir offert de l’argent pour obtenir des verdicts favorables à ses affaires, M Adamescu fait déjà l’objet d’une poursuite pénale.
Parmi les intermédiaires auxquels il aurait fait appel pour graisser la pâte des magistrats figurent son fils Bogdan, mais aussi un jeune avocat — George Dumitru. Celui-ci s’est suicidé en début de semaine s’étant jeté sous la rame du métro à Bucarest. Il venait d’être auditionné par la Direction nationale anti-corruption et de fournir aux procureurs la copie d’un relevé de compte bancaire prouvant le fait qu’il avait reçu de l’argent pour corrompre les juges.
Par ailleurs, plusieurs médecins font également l’objet des enquêtes des procureurs anti-corruption. Après le dossier des médecins du système public qui effectuaient des interventions chirurgicales esthétiques illégales, l’attention de la justice se dirige maintenant vers neuf personnes impliquées dans une affaire de médicaments remboursés par la Caisse nationale d’assurance maladie.
Trois médecins d’un hôpital d’oncologie renommé de Bucarest, deux responsables de pharmacies et quatre représentants de sociétés pharmaceutiques ont été mis en détention provisoire pour une période 30 jours, accusés d’avoir émis un millier de fausses prescriptions au nom de malades de cancer, qui ne bénéficiaient pas de ce traitement. Les médicaments étaient ensuite frauduleusement remboursés par la Caisse d’assurance maladie. Le préjudice dépasserait 1,8 milliards d’euros.
Le gouvernement a salué les efforts de lutte contre la corruption dans la justice et la santé, d’autant plus que ce dernier secteur est confronté à un sous-financement chronique. L’implication des citoyens dans la lutte anti-corruption n’est elle non plus à négliger. Selon une récente étude, les appels de la part des citoyens au sujet des faits de corruption des employés du Ministère de l’intérieur a considérablement augmenté. Un progrès similaire a connu le nombre des dénonciations et des auto-dénonciations des employés de ce ministère. (trad.: Roxana Vasile)