La libéralisation du marché gazier
Le secteur de l’énergie a subi des changements dramatiques au cours de 2019, indiquent les données collectées par l’Institut national de la statistique — pendant les 8 premiers mois de l’année passée, la Roumanie a perdu sa qualité de pays exportateur d’énergie pour devenir un importateur net, tandis que la production interne de gaz et d’électricité a chuté. Autrement dit, la quantité d’énergie électrique importée a augmenté de 72,8%, celle de gaz a connu une hausse de 85,7%, tandis que les exportations d’électricité ont baissé de 37,5%. Dans le même temps, la production interne de gaz s’est diminuée de 2,4%, et celle d’électricité s’est réduite de 3,4%. Selon les analystes, ce sont les effets de la controversée Ordonnance d’urgence 114/2018 qui seraient à l’origine de ces évolutions négatives. Les mêmes analystes considèrent que les distorsions produites par l’acte normatif ont poussé le tarif du gaz roumain au niveau le plus élevé de la région, aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers. L’ancien président de l’Autorité nationale de régulation de l’énergie et actuel secrétaire d’Etat au ministère de l’Energie, Niculae Havrileţ, affirme que :
Corina Cristea, 03.01.2020, 12:43
Le secteur de l’énergie a subi des changements dramatiques au cours de 2019, indiquent les données collectées par l’Institut national de la statistique — pendant les 8 premiers mois de l’année passée, la Roumanie a perdu sa qualité de pays exportateur d’énergie pour devenir un importateur net, tandis que la production interne de gaz et d’électricité a chuté. Autrement dit, la quantité d’énergie électrique importée a augmenté de 72,8%, celle de gaz a connu une hausse de 85,7%, tandis que les exportations d’électricité ont baissé de 37,5%. Dans le même temps, la production interne de gaz s’est diminuée de 2,4%, et celle d’électricité s’est réduite de 3,4%. Selon les analystes, ce sont les effets de la controversée Ordonnance d’urgence 114/2018 qui seraient à l’origine de ces évolutions négatives. Les mêmes analystes considèrent que les distorsions produites par l’acte normatif ont poussé le tarif du gaz roumain au niveau le plus élevé de la région, aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers. L’ancien président de l’Autorité nationale de régulation de l’énergie et actuel secrétaire d’Etat au ministère de l’Energie, Niculae Havrileţ, affirme que :
« Même pour les particuliers, le tarif pratiqué dans la région est inférieur à celui du gaz en Roumanie ; il est de 12 euros pour un MW, soit environ 59-60 lei, alors que le tarif administratif imposé par l’Ordonnance 114 pour les clients domestiques est de 68 lei. »
Le tarif plafond de 68 lei (quelque 14 euros)/Mégawatt pour le consommateur domestique, tarif inférieur à celui du marché au moment de l’adoption de l’Ordonnance, a entraîné la hausse des tarifs sur le marché libre, le tarif du gaz pour l’industrie roumaine devenant le double de celui pratiqué dans la région, à savoir 120 lei (environ 25 euros) par rapport à seulement 60 lei pratiqué sur le hub d’Autriche, par exemple. Les effets en cascade se sont fait sentir tout au long de l’année 2019, la majoration du tarif du gaz entraînant la majoration des prix et tarifs sur l’ensemble de l’économie.
En décembre dernier, deux mois après son installation, le gouvernement libéral de Bucarest a abrogé les dispositions de l’Ordonnance 114, adoptée par l’ancien Exécutif social-démocrate, concernant les compagnies du secteur de l’énergie et le plafonnement du tarif pour les producteurs de gaz et les fournisseurs d’électricité. Le gouvernement et le Régulateur national ont également décidé que l’Etat roumain lèverait entièrement le contrôle du marché du gaz au 1er juillet 2020. A la différence de l’énergie électrique, dont l’ouverture du marché est prévue pour l’année prochaine, les autorités ont préféré une libéralisation rapide du marché du gaz. La décision a été expliquée par la conjoncture favorable, cette nouvelle libéralisation, à travers laquelle la Roumanie alignera son tarif sur celui international, pourrait avoir effet une baisse des prix internes.
(Trad. : Ileana Ţăroi)