La guerre en Ukraine fait bondir l’inflation
Leyla Cheamil, 13.05.2022, 12:55
Dans le contexte de l’invasion
russe en Ukraine et suite à la majoration des prix des denrées alimentaires,
des carburants, du gaz et de l’électricité, le taux d’inflation n’a de cesse d’augmenter.
Dans un rapport présenté jeudi, la Banque centrale de Roumanie a estimé à 12,5 %
ses prévisions inflationnistes pour la fin de l’année et préconise une
inflation de 6,7 % à la fin de 2023. On a donc à faire à des valeurs qui
dépassent de trois points de pourcentage les prévisions initiales. Selon le
gouverneur de la BNR, l’inflation atteindra son pic en juin, mais se
maintiendra à un très haut niveau jusqu’à la fin de l’année. Les prévisions
inflationnistes à moyen terme diminueront progressivement. Car, les estimations
actuelles interviennent dans le contexte de la pression sur les coûts de
production exacerbés par la guerre en Ukraine. Or, selon la Banque centrale,
dans la conjoncture actuelle, l’incertitude règne sur l’évolution future de la
crise énergétique et sanitaire.
Mercredi, l’Institut national
de la Statistique annonçait qu’en avril, le taux d’inflation était passéé à
13,7 %, ce qui implique que les prix ont augmenté, en moyenne, de ce même
pourcentage, par rapport au mois d’avril 2021. Sur l’ensemble des majorations,
les plus significatives sont celles subies par les gaz naturels dont les tarifs
ont presque doublé. Loin de diminuer, cette tendance à la hausse s’observe en
fait depuis l’été dernier, quand les prix ont explosé, rappelle le gouverneur
de la BNR, Mugur Isarescu. Toutefois, l’économie roumaine n’est pas en
récession et ne le sera pas, rassure-t-il, tout en affirmant que cette année, le
pays s’attend à une croissance économique de 2%.
Pour sa part, le chef de l’Etat
roumain, Klaus Iohannis, s’attend à ce que la situation reste difficile, même
au delà de la fin du conflit en Ukraine, qu’il tient pour principal responsable
de l’évolution négative de l’économie.
Tous ces aspects et les crises qui en
découleront – car les spécialistes avertissent que les problèmes énergétiques
persisteront, les problèmes alimentaires aussi – donc, tous ces aspects
valables, non seulement en Roumanie mais aussi partout dans le monde, ont une
seule et unique cause : l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Le
gouvernement roumain cherche à réduire l’impact de ces crises et à soutenir les
consommateurs vulnérables, dont les revenus sont faibles. Mais, comme je viens
de l’exprimer, ces problématiques ne sont pas propres à la Roumanie, mais valables
pour les pays du monde entier. Aux Etats-Unis aussi, l’inflation approche les
10%. En Europe, les autres pays se confrontent aussi à un taux élevé d’inflation.
Tous ces problèmes sont une conséquence de la guerre en Ukraine et
malheureusement, même si le conflit prend fin demain, les crises perdureront.
On connaîtra des situations compliquées et mieux vaut en prendre conscience, a affirmé Klaus Iohannis.
Et lui d’espérer que le
gouvernement de Bucarest adopte les mesures qui s’imposent afin de contrôler le
mieux possible la situation problématique qui se dessine.