La géopolitique du bouclier antimissile
Le projet du bouclier antimissile de lOTAN en Europe a suscité dès le début de vifs débats qui nont fait que fixer les positions divergentes de la Russie et de lAlliance. Moscou ne cesse de critiquer Washington et de considérer le bouclier comme une menace directe, alors que lOccident reste sur ses positions, affirmant quil sagit dun système purement défensif qui ne vise pas la Russie. Néanmoins, le Kremlin insiste et demande des garanties en ce sens, des restrictions imposées par une loi, car, à son avis, le bouclier est à même de « violer léquilibre stratégique et de miner la stabilité internationale ». Pour sa part, lOTAN estime avoir déjà offert assez de garanties.
Corina Cristea, 02.03.2015, 13:53
Le projet du bouclier antimissile de lOTAN en Europe a suscité dès le début de vifs débats qui nont fait que fixer les positions divergentes de la Russie et de lAlliance. Moscou ne cesse de critiquer Washington et de considérer le bouclier comme une menace directe, alors que lOccident reste sur ses positions, affirmant quil sagit dun système purement défensif qui ne vise pas la Russie. Néanmoins, le Kremlin insiste et demande des garanties en ce sens, des restrictions imposées par une loi, car, à son avis, le bouclier est à même de « violer léquilibre stratégique et de miner la stabilité internationale ». Pour sa part, lOTAN estime avoir déjà offert assez de garanties.
Entre temps, les travaux dinstallation des éléments du bouclier antimissile se poursuivent en Europe, y compris en Roumanie. Ce qui plus est, lOTAN va créer des centres de commandement et de contrôle en Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne et Roumanie.
Lors dune réunion à Bruxelles, les ministres de la Défense des pays membres de lOTAN on également décidé de doubler la Force de réaction rapide de lAlliance, la portant à 30.000 personnes. La réaction de Moscou na pas tardé: « Louverture de potentiel militaire ultérieur le long de nos frontières nest rien dautre quune tentative dexercer des pressions sur la Russie », ce qui « obligera Moscou à des mesures adéquates », a déclaré lambassadeur de Moscou auprès de lOTAN, Alexandre Grouchko. Et lui dajouter que les changements profonds de la situation politique et militaire le long de la frontière russe entraîneront, naturellement, des changements dans les plans militaires de la Russie, dans le but de garantir la sécurité du pays. Selon Alexandre Grouchko, les décisions de lOTAN représentent un grand danger pour la Russie. Tout dabord, les pays baltes pourraient devenir une région de « confrontation militaire ».
De même, louverture, prochainement, dun centre conjoint dentraînement et de formation en Géorgie, annoncée par le secrétaire général de lAlliance, Jens Stoltenberg, « est un geste provocateur qui accentuera la tension dans cette zone et détériorera la sécurité régionale. Il nétait pas nécessaire pour lOTAN de créer un tel centre », a déclaré lémissaire de Moscou, estimant encore que les pays de la région de la mer Noire sont capables dassurer eux-mêmes leur propre sécurité. Lacte fondateur portant sur les relations entre la Russie et lOTAN « reste un des accords de base dérivant de la compréhension du fait que la sécurité ne peut être obtenue que par la coopération », a conclu Alexandre Grouchko.
(trad Valentina Beleavski)