La gauche remporte les élections parlementaires roumaines
Seulement 40% des plus de 18 millions d’électeurs se sont présentés aux urnes pour le scrutin législatif de dimanche. Près de la moitié d’entre eux ont choisi le parti-phare de la gauche, le Parti social-démocrate, qui a obtenu environ 45% des suffrages tant à la Chambre des Députés, qu’au Sénat ; le leader du parti, Liviu Dragnea a déjà revendiqué au nom du PSD le poste de premier ministre. L’option des Roumains a été clairement exprimée, et elle devrait être respectée par toutes les institutions fondamentales de l’Etat, a affirmé M Dragnea.
Ştefan Stoica, 12.12.2016, 15:42
Seulement 40% des plus de 18 millions d’électeurs se sont présentés aux urnes pour le scrutin législatif de dimanche. Près de la moitié d’entre eux ont choisi le parti-phare de la gauche, le Parti social-démocrate, qui a obtenu environ 45% des suffrages tant à la Chambre des Députés, qu’au Sénat ; le leader du parti, Liviu Dragnea a déjà revendiqué au nom du PSD le poste de premier ministre. L’option des Roumains a été clairement exprimée, et elle devrait être respectée par toutes les institutions fondamentales de l’Etat, a affirmé M Dragnea.
« Je veux que cette démocratie stable se maintienne en Roumanie, sans aucun conflit inutile. Mais pour que cela se passe, il faut que toutes les institutions fondamentales de l’Etat comprennent et respectent le vote donné aujourd’hui par les Roumains », a déclaré le chef du PSD, parti qui a largement dépassé la droite représentée par le PNL, dont le déclin entamé aux municipales de juin a été confirmé au scrutin législatif.
Avec un score de seulement 20% des voix, dimanche dans la soirée les libéraux espéraient toujours pouvoir maintenir à la tête du futur gouvernement le premier ministre sortant Dacian Ciolos, sans étiquette politique. Entre temps, la présidente du parti Alina Gorghiu a assumé les résultats décevants du scrutin et présenté sa démission. Même si les partis politiques que Mme Gorghiu espérait voir soutenir au Parlement un gouvernement Dacian Ciolos – à savoir l’Union Sauvez la Roumanie et le Parti du mouvement populaire – ont dépassé le seuil électoral de 5%, leur poids est trop léger pour qu’ils puissent modifier le tableau électoral.
Après le succès enregistré aux élections municipales à Bucarest, l’Union Sauvez Bucarest s’est transformée en l’Union Sauvez la Roumanie. Avec 9% des voix au premier scrutin national majeur, cette nouvelle formation politique promet de devenir l’alternative compétente et incorruptible aux partis politiques traditionnels. Le chef de l’USR, Nicusor Dan : « Un parti formé par des personnes qui n’ont jamais fait de la politique arrive pour la première fois après la Révolution à entrer au Parlement », a indiqué Nicusor Dan.
Par ailleurs, l’Alliance libérale démocrate, formée de dissidents libéraux et dirigée par l’ex-premier ministre Calin Popescu Tariceanu accédera également au Parlement et, avec ses quelque 6%, elle appuiera le PSD, conformément à un accord signé avant le scrutin. Par contre, le Parti du mouvement populaire de l’ancien président Traian Basescu, dont le score a dépassé de peu le seuil électoral des 5%, s’ajoutera à l’opposition.
Avec près de 6,5% des voix, l’Union démocratique des Magyars de Roumanie sera elle-aussi présente au parlement de Bucarest. Son leader, Kelemen Hunor, a déjà fait part de l’intention de l’Union de contribuer aux décisions du Législatif : « J’espère que notre groupe parlementaire ait son mot à dire dans toutes les prises de décision du Parlement de Bucarest ». Aucun indépendant ne figure parmi les élus nationaux.
Du point de vue technique, après deux élections uninominales, le scrutin de dimanche a marqué le retour au scrutin proportionnel sur des listes de candidats. C’est également pour la première fois que la diaspora roumaine a pu voter par correspondance. Du point de vue politique, la victoire du PSD et de son allié, l’ALDE, est indéniable. Le vote populaire met Klaus Iohannis en difficulté puisque les analystes se demandent s’il cédera à la pression du PSD pour abandonner le critère d’intégrité qu’il a évoqué avant les élections. Le chef de l’Etat avait averti qu’il ne désignerait pas un premier ministre confronté à des problèmes de nature pénale. Or Liviu Dragnea dont le nom a été déjà véhiculé comme possible chef du cabinet de Bucarest avait été condamné avec sursis pour son implication au référendum de destitution de l’ex-président roumain Traian Basescu en 2008. (trad. : Alex Diaconescu)