La désignation du premier ministre – reportée après Noël
Le nouveau Parlement de Bucarest a bien démarré son activité. Le Parti social-démocrate (PSD), vainqueur incontestable, avec 45% des suffrages, du scrutin du 11 décembre, et son allié, le parti l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), détiennent une majorité confortable, qui reçoit également le soutien de l’Union démocrate des Magyars de Roumanie (UDMR) ; cette dernière ne fera cependant pas partie du gouvernement. Avec 57% des sièges parlementaires, les trois ne rencontreront pas de problèmes à mettre en avant leurs projets législatifs. Rassemblant un Parti national libéral (PNL) à la dérive, une Union Sauvez la Roumanie (USR) à ses débuts parlementaires et un Parti du Mouvement populaire (PMP) à peine au-dessus du seuil électoral, l’opposition semble assez fragile. Dans une première étape, de procédure, les partis se sont distribué les présidences des commissions parlementaires, les sociaux-démocrates ayant obtenu, tout naturellement, le plus grand nombre aux deux Chambres.
Mihai Pelin, 23.12.2016, 13:07
Le nouveau Parlement de Bucarest a bien démarré son activité. Le Parti social-démocrate (PSD), vainqueur incontestable, avec 45% des suffrages, du scrutin du 11 décembre, et son allié, le parti l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), détiennent une majorité confortable, qui reçoit également le soutien de l’Union démocrate des Magyars de Roumanie (UDMR) ; cette dernière ne fera cependant pas partie du gouvernement. Avec 57% des sièges parlementaires, les trois ne rencontreront pas de problèmes à mettre en avant leurs projets législatifs. Rassemblant un Parti national libéral (PNL) à la dérive, une Union Sauvez la Roumanie (USR) à ses débuts parlementaires et un Parti du Mouvement populaire (PMP) à peine au-dessus du seuil électoral, l’opposition semble assez fragile. Dans une première étape, de procédure, les partis se sont distribué les présidences des commissions parlementaires, les sociaux-démocrates ayant obtenu, tout naturellement, le plus grand nombre aux deux Chambres.
Par ailleurs, le co-président de l’ALDE, Călin Popescu-Tăriceanu, a été réélu à la tête du Sénat, tandis que le chef du PSD, Liviu Dragnea, s’est vu confier la présidence de la Chambre des députes, les deux hommes n’ayant pas eu de contre-candidats pour les fonctions respectives. Voilà pour le pouvoir législatif. Quant à l’exécutif, deux sont les candidats au fauteuil de premier ministre : lors des consultations avec le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, le PSD a avancé le nom d’une femme — Sevil Shhaideh, et le PMP celui de son ex-président Eugen Tomac. Si la seconde candidature est plutôt symbolique, vu les 5% de voix ramassés par le PMP aux dernières élections, la première est à la fois surprenante et solide.
Sevil Shhaideh, 52 ans, est la première femme à être proposée à ce poste en Roumanie et fait partie de la minorité ethnique turco-tatare. Diplômée de l’Académie d’études économiques de Bucarest, elle est experte en administration publique, où elle a occupé différents postes, allant jusqu’aux fonctions de secrétaire d’Etat et ensuite de ministre du Développement. Jeudi déjà, tout le monde s’attendait à ce que le président de la République la charge de former le gouvernement ; pourtant, à la fin des consultations parlementaires, M. Iohannis a décidé d’attendre jusqu’à la semaine prochaine.
Le leader du PSD, Liviu Dragnea, s’est dit déçu par la décision présidentielle, soulignant que le Parlement était prêt à évaluer et voter les nouveaux ministres. A son tour, le co-président de l’ALDE, Calin Popescu-Tariceanu, a insisté sur le fait que la Roumanie a besoin d’un gouvernement définitif, pour que les lois importantes soient adoptées dans les meilleurs délais. Dans l’opposition, la présidente par intérim du PNL, Raluca Turcan, a affirmé que le chef de l’Etat avait le droit constitutionnel d’examiner en profondeur la candidature aux fonctions de premier ministre. (trad. : Ileana Taroi)